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Quand Pier Paolo craint de plus pouvoir garer son deux roues !

Deux roues, droit de parking

Ou garer son deux roues ?

samedi 14 juin 2003, par Pier Paolo

Le stationnement des deux roues est problématique. Impossible sur les places destinées aux voitures, il gêne sur certains trottoirs étroits les piétons. Enfin personnellement je n’ai encore jamais été gêné par une moto stationnée. Et vous, "ô lecteur, mon semblable, mon frère" ? Par contre combien de fois avons-nous tous marché dedans ? Je suis sà»r que nous sommes incapables de nous en souvenir, mais àquelques "bonnes" dizaines de reprises, non ?

Une fois ça m’a marqué : il pleuvait àverse, et je marchais avenue Victor Hugo. Arrive en face de moi une femme ravissante. Échange de regards, re-échanges de regards... et slap : j’ai glissé, et vraiment failli tomber devant elle dans une déjection sur laquelle j’avais dérapé ! Ah !

Si les crottes disparaissaient pour de bon des trottoirs ce serait bien. Ca n’éviterait de toute façon pas les odeurs d’urine dans Paname cet été, mais ce serait déjàun plus.

Concernant cette madame G., je la cite : "Je promenais mon chien, ce dernier lève la patte sur une des motos de l’auto-école stationnée sur le trottoir."

"lever la patte"... le petit mignon, quelle formulation bucolique... Mais oui, vous pouvez être fière, et je vous en prie madame, faites-en autant !

Et les deux marmots qui escaladent une moto pour coller leur affichette. Ca ressemble àun escabeau, peut-être, une moto ? Et voilàque ces lardons la font tomber en plus !
Vous avez une idée du prix d’un carénage ? Un clignotant, la manette d’embrayage, le sélecteur de vitesse ? Maintenant oui.
Se mettre debout sur le deux roues d’autrui, qu’est-ce que c’est que ça veut dire ? Heureusement que la police est là, de temps en temps... Et bah oui, des enfants qui se servent des véhicules d’autrui comme d’escabeau, ça peut conduire àdédommager les dégâts qu’ils occasionnent (quand une fois, par chance, la police les attrape).

Bon, mais trêve de polémique.
Ces deux exemples cités ci-dessus ont choqué le motophile cycliste, et le frère de motard que je suis, et le futur motard que je deviendrai sà»rement.
Je ne nie pas que le stationnement des deux roues en ville est un problème (pour les conducteurs de deux roues, et pour les piétons).

OK. Imaginez un instant que vous utilisiez un vélo, une mobylette, un scooter ou une moto.
Dans Paris aujourd’hui, où allez-vous vous garer ?
Différends problèmes se posent àvous.

Imaginons un instant que vous vous gariez sur une place, d’accord, pas sur le trottoir, mais sur le bord de la voie carrossable, comme les voitures bien garées.
Premièrement les automobilistes qui tournent en rond désespérément pour trouver où stationner, que vont-ils se dire ? "ce crétin avec son deux roues, il aurait pu se garer sur le trottoir, au moins, au lieu de piquer une place".
Deuxièmement que se passera-t-il quand l’automobile garée devant va partir ? Hmm ? Une petite marche arrière, une petite marche avant, re-petite marche arrière, et vlam !, la moto par terre. Entre 100 et 3000 euros de dégâts. Vous croyez qu’il va vous écrire un mot et le glisser sous l’essuie-glace pour vous dédommager ? Bèh non, sà»rement pas (d’abord il n’y a pas d’essuie-glace sur un deux roues). Il prend courageusement la poudre d’escampette en se disant "l’avait qu’àpas piquer la place d’une voiture". Et l’as du volant suivant qui vient faire son créneau là, maintenant que la moto couchée par terre ressemble àune épave et est invisible dans son rétroviseur, il faudra de la chance pour que pendant sa manoeuvre il ne rentre pas ànouveau dedans.

Donc, as du civisme, vous aviez garée votre deux roues sur une place de voiture hier soir ? Vous le retrouvez ce matin couché par terre comme une épave, avec parfois plusieurs centaines d’euros de réparations pour le remettre dans son état d’hier soir, et avec de la merde de chien écrasée sur le carénage.

Non mais ça, c’est si vous avez de la chance.
Parce que le plus probable est que vous ne le retrouviez pas du tout.

Une moto (ou un scooter, mob ou vélo) qui dort dehors il faut l’attacher àquelque chose, sinon on vous la vole avec l’antivol (en la chargeant dans une camionnette, type de vol simple et très répandu).
Donc il faut l’attacher àquoi ? A un poteau. Et y a-t-il des poteaux sur les places des voitures ? Hm ?
Et non, les poteaux, seul espoir de ne pas vous faire voler votre véhicule, se trouvent sur les trottoirs...

Alors, chers amis pétitionnistes, où faut-il garer son deux roues ?

Sur un espace de parking spécialement conçu pour les deux roues bien sà»r. Et combien y en a-t-il dans Paris ?
Vous partez le matin de votre banlieue bosser, comme des centaines de milliers d’automobilistes. Vous allez vous garer sur le parking spécialement conçu pour les motos avenue des Ternes, et puis après vous prenez le métro ou le bus, c’est ça le plan ? Et quand ledit parking moto est plein, où se garent les autres utilisateurs de deux-roues ?

Le problème est là : l’absence d’aménagements permettant aux deux roues de se garer.
D’où le nombre de voitures, et les embouteillages polluants que ça génère.

Quant aux abominables malotrus qui laissent uriner leur chien sur les roues des motos, revenons àleur cas.
Vous êtes automobiliste, un chien urine sur une de vos roues, ça ne fait pas plaisir, mais ce n’est pas gênant. Maintenant mettez-vous un instant dans la peau d’un motard. Votre deux roues est garé, donc il y a un antivol dans la roue. Et le chien, sur quoi a-t-il uriné ? Dessus. Donc quand vous ôterez votre antivol vous mettrez les mains dans l’urine du chien de madame G. et de ses semblables. Après l’antivol pisseux et puant vous le placerez dans votre sac àdos...
N’y a-t-il pas de quoi l’insulter, cette bien-pensante madame G. ?

Alors oui, il faut que la situation change.
Il faut que les mentalités évoluent, et que l’urbanisme prenne en considération l’existence des deux roues, réelle solution contre les embouteillages, donc pour réduire la pollution urbaine.
Il faut qu’un peu partout soient aménagés des emplacements pour parquer les deux roues, comme on peut en voir un au croisement de l’avenue des Ternes et de l’avenue Niel.

En attendant il faut que les motards et les cyclistes ne se garent que sur des trottoirs suffisamment larges pour laisser la place nécessaire au passage d’une poussette ou d’un fauteuil roulant, la où ça ne gêne personne (comme c’est le cas sur la photo illustrant cet article).


Copyright Mireille-Caroline de Ambroggi

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