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Je l’ai trompé dois-je lui dire ?
mercredi 1er décembre 2004, par
« Feydeau ton ombre plane sur ce sujet.  » Depuis ses pièces nous le savons officiellement les femmes trompent leurs maris, leurs amants, leurs compagnons et leurs copains. Quel que soit le motif, dans la plupart des cas, elles se taisent. Elles vont jusqu’à nier farouchement lors d’interrogatoires musclés, menés par celui qui se croit l’homme de leur vie. D’autres plus fragilisées par leurs hormones, finissent par avouer de guerre lasse. Pendant que les plus malines cherchant un prétexte pour liquider « Bibiche  » lui balance : « Toi et moi c’est fini, de toute façon je t’ai trompé ! « Reste, les irréductibles de la vérité à tout prix. Celles qui droites comme des « I  » se refusent à vivre dans le mensonge et se posent la question : « Je l’ai trompé dois-je lui dire ?  »
Côté homme
Ces messieurs, hormis les jaloux maladifs et les masochistes, ils préfèrent un pieux mensonge à une horrible vérité. S’entendre dire que l’on a été trompé, ça ébranle les certitudes.
Alexandre n’a pas encore 30 ans et a déjà été trompé, il l’a appris par hasard. Il nous confirme que de toute façon, il vaut mieux qu’elles ne disent rien. Même les vieilles histoires : « Car après cela détruit quelque chose, l’histoire n’est plus possible.  »
Pour Georges qui a sans doute des idées héritées de sa génération ! Il nous déclare : « Si ce fut une erreur passagère sous l’emprise de boissons alcoolisées ou d’herbe prohibée que l’homme de votre vie est votre grand amour et l’épaule qui vous seconde. Alors non ! Taisez-vous. Vous allez le faire souffrir. Le remord aidant vous aimerez encore plus, votre homme. Ou alors, c’était un beau mec, voir un phantasme inassouvi. Vous êtes fautives, car vous n’avez pas volontairement maîtrisé vos pulsions. A 53 printemps, j’estime que la femme qui partage mes jours et mes nuits à droit à mon respect et ma fidélité parce qu’elle a su écarter de son chemin les aventures d’un soir. Je vais être un tantinet vulgaire, mais le postérieur est principalement fait pour s’asseoir.  »
Par contre, ils veulent bien être tenus informés quand leur « Douce  » se fait draguer. Dans l’inconscient collectif de la gente masculine, la femelle reste leur territoire. Un vieux réflexe qui leur vient de l’époque préhistorique. Dès qu’un mâle s’approche de leur propriété, ils se sentent obligés de faire sus à l’envahisseur, défendant pied à pied leurs positions. Et pour montrer sa belle voix, il fait le PAON pour la belle. La même qui hier encore faisait partie des meubles, devient subitement l’unique objet de son attention, de son amour et touti quanti. Tant que madame n’a pas flirté, c’est à dire n’a pas mis la langue, l’honneur est sauf.
Comme le souligne Noémie : « Pour eux nous sommes asexués !  »
Côté femme
C’est l’homme de votre vie, c’est sà »r. Et pourtant, vous ne pouvez vous l’expliquer, vous l’avez doublé. Le remord vous tenaille. Vous êtes tiraillée entre deux solutions : « J’avoue ou je ne dis rien ?  »
Si vous ne revoyez pas votre aventure, le coup de canif dans le contrat n’a aucune importance. Reprenez le cours normal de vos activités.
Pour Christine ses histoires d’amour ne regardaient pas son mari. Une fois cependant, elle lui en a parlé : « cette histoire était importante pour moi.  » Depuis qu’elle vit enfin seule, elle a de nombreuses relations suivies et ne dit rien à aucun de ses amants. Elle nous avoue : « Ils se doutent qu’ils ne sont pas les seuls, mais ne me posent aucune question. De toute manière c’est ma vie personnelle, ça ne les regarde pas.  »
Nelly a une position identique : « Je ne disais rien à mes maris pour avoir la paix.  » Comme Christine aujourd’hui, elle a opté pour la vie de célibataire. Elle ne reste pas solitaire pour autant. En revanche sa politique a changé, elle le dit dans certaines conditions : « C’est au moment des câlins, ils ne peuvent s’empêcher de me demander si je suis fidèle ?  » Très franche et rieuse, elle leur rétorque : « Bien sà »r que je t’ai trompé.  » Elle éclate de rire et ajoute : « Ils ne me croient jamais ! C’est pas de ma faute.  »
Il y a un moment que votre relation avec lui s’éternise. Vous ne ressentez plus les frissons des premiers baisers. Vous avez même le sentiment que vous deux, ce n’est pas pour la vie. Comme dit le proverbe : « Faute de grive on se contente de merle.  » Seulement à force de manger du merle à tous les repas, vous avez envie de changer de cantine. C’est ce qui vous est arrivé, vous avez cédé à un quatre heures. Lui dire peu clarifier la situation. Vous amener à mettre un terme à une histoire qui de ressemble plus à rien. Si la peur de vivre seule est plus grande que l’ennui à deux. Taisez-vous jusqu’à ce que vous trouviez une grive ? Ou une autre âme charitable pour vous héberger.
L’accident de parcourt
Soyons claires, la chair est faible et la vie monotone. Si vous avez craqué un jour de déprime pour un autre. N’en faites pas une affaire d’état. Ca arrive à tout le monde. Alors, n’allez pas fiche par terre l’équilibre de votre couple, qui en définitive vous donne satisfaction.
Nous vivons une époque ou le tout honnête est à l’honneur. A t-on recensé les ravages de la vérité à tout prix ? Les hommes nous l’avons vu préfèrent ne pas savoir, il y a ceux que cela stimule, mais il y a ceux que cela détruit. Donc, avant de vous proclamer la Reine de la franchise et de tout lui déballer. Sonder votre compagnon. A t-il envie de savoir ? Recevra t-il votre révélation comme une preuve de respect et d’amour ? Certaines supportent si mal leur incartade, qu’elles justifient leurs aveux par le fait que respecter l’autre, c’est tout lui dire. A ce compte là , le mieux serait de lui demander la permission de le tromper..
En final, les femmes et les hommes sont d’accord, il ne faut pas le dire. Jean-Pierre va même jusqu’à dire : « C’est trop facile de tout dire, c’est se débarrasser du remord. Après c’est l’autre qui a un problème et la personne qui a fauté se sent légère, c’est valable pour les hommes comme pour les femmes.  »
Complément :
Une question que l’on peut se poser, les femmes seraient-elles devenues plus tubulentes ou exigeantes que les hommes ?
Actuellement selon le Dr Desvaux qui répondait à une interview de doctissimo.fr : « Il existe une différence de comportement entre les hommes et les femmes.
Selon les sondages 8 à 10% des femmes seraient infidèles contre 20 à 25% des hommes.  »
Les sondages ne portent que sur les couples mariés.
70% des divorces seraient prononcés pour cause d’aldultère. Dans la réalité, il en va autrement. Il y a de plus en plus de célibatantes. Et si ces dernières ont un petit-ami fixe, beaucoup se laissent tenter par un caprice d’un jour ou de quelques semaines. Sans pour autant remettre en question leur relation durable. Ce qui laisse supposer qu’une personne sur deux serait infidèle.
C’est ce que le Dr Desvaux nomme : « un comportement un peu plus masculin.  »
A t-il raison ? Si l’on parcourt la littérature, on trouve beaucoup de cas d’infidélités avoués ou niés. Emma Bovary, de Gustave Flaubert, fini par se suicider pour dettes et non pour infidélité.
Autre personnage féminin sulfureux, la Marquise de Merteuil, célèbre héroïne « des Liaisons dangereuses  » Elle trompe ouvertement son amant et le lui écrit. Point de honte, à tel point qu’elle pousse la jeune Cécile de Volanges à tromper Monsieur Danceny avec le Vicomte de Valmont. Ce qui permettra à la Marquise de déniaiser le jeune Danceny.
Il faut attendre le 20ème siècle pour lire des romans de femmes libres. Colette ne se gène pas pour tromper Willy avec des femmes, c’était les années folles.. Puis à l’âge de 47 ans, arrivée à son second mariage, elle a une liaison avec son beau-fils de 16 ans, qu’elle appellera dans ses romans « Chéri  »
Il y a aussi Simone de Beauvoir et Marguerite Duras prix Goncourt pour son roman « l’Amant  »
Mireille-Caroline De Ambroggi le 05/09/2002
NB : Article paru en octobre 2002 en kiosque dans le féminin ToiMagazine. Mensuel aujourd’hui disparu !