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Enquête au cur des Webradios

jeudi 7 avril 2005, par Mireille-Caroline

Elles déferlent sur le Net ! Si certaines tiennent le cap, beaucoup abandonnent. Créer sa propre Webradio devient presque un jeu d’enfant, les packs sont àun prix dérisoire. Mais cette apparente facilité masque bien des difficultés que l’internaute n’imagine pas. L’internaute surf depuis pas mal d’années. Il a son site perso depuis presque aussi longtemps. Il y met ses textes, images et photos. Il s’est familiarisé avec les balises HTML les plus utiles. Puis aujourd’hui il peut aussi mettre des liens audios et même vidéo aussi facilement que des fichiers JPEG ou GIF. Alors, quand il voit sur un site « Créez votre radio  » pourquoi ne serait-il pas tenté ?

Depuis janvier 2005 d’après le site Médiamétrie la France compte 24,14 millions d’internautes de plus de 11 ans. Le troisième âge n’est pas le dernier àêtre séduit par la technologie numérique. Si la majorité, des utilisateurs, a entre 15/34 ans, Les 35 /et + sont 40,19% d’après une moyenne effectuée àpartir d’une méga enquête de Weborama réalisée auprès de moteurs de recherches, fournisseurs d’accès et MSN.

Toute cette population cybernaute est donc une clientèle potentielle pour les sites interactifs. Si MSN est sans doute un des plus fréquentés, d’autres sites proposent de la convivialité virtuelle autour de passions et de points commun.
Dès le début des années 2000 les WEB-TV l’avaient pressenties, mais ces dernières n’avaient pas les outils actuels. Jean-Claude Bourret le soulignait lors d’une interview donnée au magazine LOFTV.com, 02/04/2001. La bande passante était vite saturée et l’ADSL commençait àpeine àfaire son apparition.

Néanmoins un autre écueil attendait les web-tv. Si toutes avaient le mot interactivité àla bouche, aucune ne s’était réellement demandée ce que l’internaute entendait par interactif ? Résultat les habitués fréquentaient plus les forums que les programmes. Cela a coà»té une fortune àla plupart et la majorité des web-tv ont dà» fermer. Aujourd’hui si certaines web-tv sont encore làc’est grâce aux services annexes proposés aux internautes (sonneries pour portables, logos, fonds d’écran, etc.)

De leur côté les webradios avaient aussi entrepris l’aventure et aujourd’hui certaines sont encore sur la toile. Etant parvenues àsurmonter les obstacles, elles ont bénéficié de l’explosion du haut débit ! Cependant beaucoup sont venues dans le paysage virtuel àpartir de 2003/2004.

Justement qu’en est-il des web-radios ? Combien sont-elles ? Quelle est leur durée de vie ? Pourquoi vouloir monter absolument une radio sur le Net, alors qu’il est si simple d’écouter des liens audios ? Que peuvent proposer les webradios aux auditeurs fidèles et potentiels ? Comment pensent-elles la fidélisation de ces derniers ? Quel public visent-elles ?
Cette enquête commencée début mars nous a permis d’y voir un peu plus clair dans le monde de la radio numérique et associative française.
Ils ont été nombreux àrépondre et il y a même, une radio web, du type société civile, qui a tenu d’elle-même àapporter son témoignage !

Nous n’avons pas toutes les réponses ànotre questionnement. Le nombre de radios d’abord reste inconnu. La durée de vie est variable. Vu la facilité avec laquelle tout internaute peut avec un bon logiciel créer sa propre radio, ce type de site se multiplie. Un exemple « L’écho du village  » propose un pack radio pour 7,20€/mois HT. Cependant, les contraintes financières et juridiques ont très vite raison de la toquade de l’étudiant qui fait son mixage dans sa chambre.

Au bas mot et au minimum nous dit Basile de Radio Pâté : « une webradio revient àenviron 3000€ par an, Cette somme comprend : l’électricité car l’ordinateur doit rester ouvert 24/24 heures, la taxe àla SACEM et autres organismes défendant les droits d’auteurs et la propriété intellectuelle des artistes, le streaming qui se paie au nombre d’auditeurs en ligne et par jour, l’hébergeur du site..  »

Pour Radio PSYLONE : « Cette somme peut s’élever jusqu’à5000€ dans le cas d’une location de serveur pour une diffusion sécurisée et le matériel qu’il faut actualiser ou réparer.  » On comprend vite que la durée dans le temps ne concerne que les créateurs de webradios animés par une réelle motivation et une passion

Ces passionnés optent en général pour le passage au mode associatif avec une cotisation réglée par les adhérents de la radio. La question portant sur le nombre de candidats àl’abonnement n’a pas été posée aux Présidents de radios, mais aux auditeurs.

La majorité d’entres eux disent que la cotise ne les concerne pas du fait qu’ils zappent d’un site àl’autre. L’auditeur moyen avoue d’ailleurs qu’il est infidèle par nature et que c’est pour cette raison qu’il est sur le Net. Il se refuse àêtre enchaîné àun site en particulier. Résultat, d’après leurs témoignages, les internautes ne se sentent pas l’âme de sponsor !

Alors comment les radios font-elles pour ne pas investir àfonds perdus ? Elles n’ont pas droit àla publicité sur les médias du fait de leur statut associatif. Mais, en tant que site Internet, elles peuvent mettre des bandeaux publicitaires et faire des partenariats. Certaines demandent àleurs animateurs de financer leurs propres émissions. Au bout du compte, le Président et créateur de la radio finance au moins àhauteur de 50% sur ses deniers personnels les charges fixes quand ce n’est pas plus.

On peut donc dire que faire de la radio sur le Net est un hobby onéreux, comme le modélisme, le pinball, ou les trains miniatures !

Ils sont passionnés on ne peut en douter, ils sont également internautes et le réflexe audience du site est le leur, comme celui de tout propriétaire de site virtuel : Combien de pages lues ? Comment faire pour attirer du monde sur le site ?

Pour eux le challenge est double, la popularité et la fidélisation sont indissociables. Aussi, la plupart pensent-ils leur programmation en terme de besoin de l’internaute et du public visé.

Les récents sondages de Médiamétrie ont démontré que la musique s’il elle n’adoucie pas les mÅ“urs reste l’objectif des jeunes entre -15 et 35 ans sur le Net. C’est pourquoi les webradios passent des playlists (listes de musique diffusées en continue) ce qu’appelle péjorativement le patron d’une radio non-asociative : « Une pompe àmusique  » Radio SURF nous donne son point de vue sur la musique non-stop : « Oui pour nous en tout cas… la musique doit avoir une large place sur ce type de média ! Si c’est pour entendre jacasser àlongueur de journée…  » Point de vue discuté par les autres radios qui elles proposent des émissions avec du contenu ou des jeux interactifs àl’antenne et la participation des auditeurs sur le chat.

Qui sont donc les auditeurs ? D’après la question « quel est l’âge moyen de l’auditeur ?  » La réponse est de -15 ans à45 ans en général. Cette tranche d’âge varie selon l’âge des animateurs eux-mêmes, elle peut se révéler beaucoup plus jeune àsavoir entre 13 et 25 ans.

Ce média a-t-il un avenir ? Au nombre d’internautes abonnés au monde virtuel, on pense effectivement qu’il y a un avenir. D’ailleurs tous sont d’accord avec ce commentaire du Président de la Grosse Radio : « Le minimum quand on crée quelque chose est d’y croire ! Si nous n’étions pas persuadés qu’il y a un avenir pour ce mode de diffusion on n’y passerait sà»rement pas autant de temps ! Alors oui nous y croyons, mais nous sommes lucides sur le fait que les obstacles seront nombreux àfranchir, et les gros médias ne vont certainement pas nous laisser leur prendre des parts du gâteau sans tenter de nous bâillonner…

Le mot est lâché ! Les gros médias pensent également que l’avenir de la Radio numérique est d’actualité et aujourd’hui les stations FM émettent toutes sur la toile. Les pionniers s’étaient lancés dans l’aventure vers la fin des années 1990.

Le Net offre la possibilité aux utilisateurs de se sentir entendu et écouté. Toutes les radios FM ont aujourd’hui un site. La station SKYROCK ne démentira pas son succès grâce àson site. Le classement de CybereStat (sur Médiamétrie) de février la place en première position du TOP 50 des sites commerciaux les plus visités, avec 50 096 482 visites. Néanmoins la durée moyenne de la visite s’élève à21,23 minutes. Ce qui démontre l’aspect globe trotter de l’internaute.

Cette popularité s’explique par le fait que SKYROCK propose une très large gamme de services interactifs, entre autres : « la possibilité d’avoir son skyblog  » et ça fonctionne : « 1 706 431 Skyblogs - 66 251 471 Articles - 87 465 177 Commentaires  » Cela explique très sérieusement le nombre de visites. Ce n’est pas pour l’écoute de la radio en elle-même !

Face àce mastodonte de la FM et ses excellents résultats sur le NET, comment les webradios associatives peuvent-elles se battre et sortir la tête du panier ?

Une idée fait son chemin le Président de WebRadios-News et fréquence-webradios (site annuaire des webradios) la partage et la soutient :« Les webradios doivent se regrouper dans une entente cordiale et professionnelle, elles doivent créer une fédération et parler d’une même voix. » Cependant, si l’entente est cordiale en général entre webradios, le côté artistique et passionné reste un handicape, certain on peur d’y perdre leur identité propre et/ou méfiant comme ADRE-Radio : « Les petites webradios doivent aussi avoir leur mot àdire dans une fédération.  »

A quand la première inter réunion des webradios ? La réponse se situe dans le futur. Mais il est certain qu’une association ou fédération pour les webradios passionnées se fera. Il ne peut en être autrement. Les amateurs, ceux qui ont les moyens de s’offrir un passe-temps, n’y adhéreront certainement pas. Eux ce serait plutôt un club des webradiophonsistes qui leur conviendrait, comme un club de tennis ! Quant aux stations FM, elles ont les moyens financiers de proposer tout un tas d’amusements sur leur site, des hébergements, des mails gratuits, etc…

L’internaute, lui, il court toujours après ce qu’il cherche depuis qu’il pianote sur son clavier, une certaine reconnaissance ! Il est donc àla recherche de la même chose que les webradios. Seulement, lorsque l’on ressent un besoin identique àl’autre, peut-on se porter secours mutuellement ?

Imaginons, une webradio attend des auditeurs, elle aspire donc àêtre écoutée par beaucoup. Le webauditeur est atteint du mal du siècle, il souffre de l’indifférence du monde qui l’entoure, sur Internet il vient àla quête de cette reconnaissance qui lui manque. Pour lui une webradio cela n’a rien àvoir avec une station FM, c’est d’abord un site interactif. Il croit volontiers qu’un jour on lui passera le micro ! Il est prêt pour cela àparticiper àla vie du site. Oui, mais voilàses objectifs et ceux des webradios sont différents... Comme ils l’étaient pour les Web-tv ! Peu d’internautes de base ont pu proposer des programmes àpasser en vidéo.

Donc, ce que les webradios doivent garder àl’esprit c’est « ce que vient chercher le surfeur sur le NET.  » L’individu lambda a aimé passer àla télé, il aime donner son témoignage àla radio, les grandes stations FM comme RMC, EUROPE2, RTL l’ont compris. Le programme musical chez eux est plus que réduit. Ils donnent la parole aux auditeurs ! De cette façon, au lieu de faire une pause musicale pour se reposer, ils font une pause auditeurs. Certains animateurs laissent les auditeurs dialoguer avec les invités du plateau et interviennent ici ou là ! D’autres comme OUI FM qui ont conservé un programme musical, ont des émissions qui sont de véritables shows audio, comme celle de Johann Roques avec l’incontournable Didier Porte et Guérilla l’émission où ce sont les auditeurs qui interviewent les invités…

A l’issue de cette enquête, l’internaute doit-il se laisser tenter par la création de sa propre webradio ? Oui, àcondition qu’il ait un hébergeur qui lui fournisse un espace disque suffisamment grand. Les fichiers audios même parlés et en MP3 prennent beaucoup de place. Mais pour ce qui est de la musique, attention aux lois ! Il peut néanmoins mettre ses Å“uvres musicales personnelles.

Remerciements aux radios qui m’ont apporté leurs témoignages et nous ont permis de comprendre que l’aventure radio est passionnante, mais demande beaucoup de temps personnel et de moyens financiers sur Internet :

- WebRadio News
- La Grosse Radio
- Radio Pâté et toute son équipe hyper dynamique
- Radio SURF
- Radio ADRElanine
- Radio PSYLONE
- Radio BASIC Suisse
- GENERADIO devenue depuis peu G-RADIO
- LEWEBDALEX.NET Belgique
- Radio BLAGON
- Radio IDFM (radio associative anciennement radio Enghein)
- DBC

Mireille-Caroline De Ambroggi


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