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Le salaire des grands patrons

La question qui fâche Laurence Parisot

mercredi 4 octobre 2006, par Mireille-Caroline

La mondialisation, le CAC40, l’économie de marché mettent en évidence des inégalités salariales qui ne sont pas au goà»t de tous. Doit-on clouer au pilori les personnes qui nous informent sur ces sujets ou exiger des privilégiés un peu d’humilité dans leurs appétits de revenus salariaux ? Une question va rester sans réponse. Mais, qu’est-ce qui fait que dans une société des personnes doivent se contenter d’un salaire au SMIC à1 254,28€ / mois pour 35h, alors que d’autres perçoivent jusqu’à350 000€/mois ? Le sujet est d’actualité, principalement en Europe et comme vous le constaterez tous les pays n’ont pas la même vision de la transparence en matière de gros salaires. En Suisse les gros salaires font scandale et pourtant avec la conversion, ils sont moins élevés qu’en France.

SUISSE : en moyenne 657’000 francs par année.
Le salaire mensuel se monte à50’000 francs.
Quelque 20% des "top managers" gagnent plus de 1,2 million/ans de francs suisses.[ATS -Romandie.fr]

Trèves en Allemagne, 3 octobre 2006 (Apic) Un évêque catholique romain a dénoncé les hausses salariales des cadres supérieurs, qui atteignent parfois 30%, alors que les entreprises sont en faillite et réduisent leurs effectifs.

En Belgique : Pour beaucoup de patrons, surtout ceux contraints depuis peu àpublier leur rémunération, le salaire n’est finalement que le résultat de la création de richesse. D’autres pensent qu’ils ne font que s’aligner sur les salaires en vigueur àl’étranger. Et encore, àla baisse ! D’autres patrons enfin pensent que leur salaire n’est pas plus exorbitant que celui d’un sportif de haut niveau. oui, c’est vrai sauf que la carrière des sportifs est plus courte et qu’on peut le regretter , ou pas, le sportif de haut niveau fait rêver, ce qui n’est hélas pas le cas du patron.
Dommage, car avec un taux de chômage à10%, la Belgique a davantage besoin de patrons créateurs d’emplois que de sportifs. . [La chronique d’Amid Faljaoui Trend.be]

Il y a aussi des patrons citoyens :
La mort accidentelle d’Edouard Michelin qui fait la une des journaux. Pour d’autres raisons, l’héritier et patron de la firme du même nom laisse le souvenir d’un patron digne et raisonnable. D’abord, parce que la forme juridique de sa société le rendait responsable sur ses biens propres en cas de faillite. Ensuite, parce qu’il avait indexé son salaire sur les bénéfices du groupe au point que son salaire était nul si Michelin faisait des pertes. Inutile làaussi de vous dire que ses salariés ont pleuré àson enterrement. (trend.be)

En France : Le sujet est tabou, on vous cite des pourcentages, ou par catégorie on vous donne une fourchette. Mais la transparence obligatoire a encore des progrès àfaire. Bizarrement on connaît le montant du SMIC, le salaire moyen d’un salarié suivant son secteur, mais avoir en chiffres et en euros le salaire des cadres dirigeants et des grands relève de l’utopie ou du scandale social, comme l’affaire Messier.

- Daniel Bernard remplacé àla tête de Carrefour qui percevait 3,27 millions d’euros annuel de salaire. Ce qui donnait un salaire de 272 500€./mois[le Ruisseau-iguane]

- Antoine Zacharias qui part en retraite avec un joli capital et une rente de 2,2 millions/an soit 183 333€/mois. Mais en fonction il percevait 4,2 millions €/an ou 350 000€/mois. Légèrement plus que son confrère de chez Carrefour.[Les Echos ]

S’ils sont affichés, ce sont des années antérieures.

- Lindsay Owen-Jones (L’Oréal) arrive toujours en tête avec 22,6 millions d’euros (contre 20,2 en 2003), suivi de Bernard Arnault (LVMH) avec 16,3 millions (18,2 en 2003) et Jean-René Fourtou (Vivendi-Universal) avec 13,7 millions d’euros (16,1 en 2003).
En moyenne, les patrons des entreprises du CAC 40 ont perçu 5,6 millions d’euros en 2004 (366 fois le Smic), contre 6,25 millions en 2003. Pour les patrons des entreprises du SBF 120, on plafonne à3,1 millions (-9%). [fabienma.club.fr]

Même, si àen croire Konopnicki Guy, journaliste pour Marianne, Laurence Parisot se place en victime parce que les salaires de patrons peu scrupuleux sont jetés sur la place publique sous forme de scandale, il n’en reste que les grands patrons sont des victimes qui vivent àl’abris du besoin.
Il est curieux de constater, que plus ils perçoivent de gras émoluments, plus les bénéficiaires en font une sorte de complexe. Ils semblent culpabiliser. Mais, alors pourquoi ne pas revoir àla baisse leur rémunération mensuelle ?

Curieux également que des personnes comme la dirigeante du Medef ne sentent pas àquel point c’est indécent dans une société ou la base s’appauvrit. Plutôt que de comparer les « pauvres grands patrons  » àRéflexions sur la question juive, elle serait mieux inspirée de les comparer aux propriétaires des champs de cotons sudistes (époque de la guerre de Sécession). Laurence Parisot serait-elle une nouvelle Marie-Antoinette ? En attendant, la justice sociale et l’égalité entre les travailleurs est àgéométrie variable suivant le sujet qu’elle aborde.

Pourquoi, si la majorité des salariés qui perçoivent au minimum 1 254,28€ / mois pour 35h (SMIC horaire à8,27€) ou guère plus 1500€/mois (salaire mensualisé) et qu’en prime, ils parviennent àvivre avec, d’autres ne peuvent vivre qu’avec un minimum de 250 000€/mois ? Qu’est-ce qui justifie cette appétence ? Quel est le montant de leurs factures (eau, EDF-GDF, téléphone, essence, etc.). Existerait-il un barème différent pour les gros salaires ?

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