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Le poste de leader

Chef, manager, responsable, bousteur, etc...

jeudi 14 décembre 2006, par Mireille-Caroline

Ce poste est le poste clé d’une équipe. Tant au niveau de la dynamique du groupe que des relations extérieures que lui confère la visibilité de sa position.

Nous ne somme plus dans le schéma où celui qui occupe la plus haute fonction est celui qui décide pour tous. Les fameux enjeux européens et commerciaux de l’horizon 2010 vont forcer toutes les entreprises àpartager les prises de décision.

Les premiers àsouffrir de cette restructuration de société, sont les personnes normatives, directives et les plus individualistes.

Pour progresser individuellement, il va falloir intégrer et s’approprier la notion que c’est en partageant que nous pourrons avancer au mieux pour chacun.

C’est pourquoi en Europe, les gouvernements et les politiciens de tous bords parlent de « concertations et négociations  » avec les partenaires sociaux.

Plus personne oeuvrant dans un groupe ne peut prendre de décision individuelle sans évaluer le risque qu’elle ou il fait courir au groupe. Un exemple flagrant, le CPE passé avec l’utilisation de l’article 49-3. Le Premier Ministre a voulu faire passer ce texte, il s’est engagé et a engagé son gouvernement sans concerter son groupe politique ni les autres groupes politiques opposés.
Résultat, le retrait pur et simple suite aux contestations àrépétition qui menaçaient l’ensemble du pays et pouvaient s’étendre àd’autres catégories et d’autres sources de mécontentement.

Dans cet optique nous allons balayer les comportements àrisques chez les leaders, ainsi que les écueils qu’ils vont devoir éviter.

Pas de prise de décision individuelle.

En effet, nous l’avons vu « se la jouer perso  » renvoie un message négatif.

Pourquoi ?

- a) le groupe reçoit le message « c’est moi le chef, c’est moi qui décide  » sous entendu couramment associé « je sais mieux que vous  » Résultat :

- Ceux qui ne veulent pas prendre de risques, n’hésiteront pas àle désigner en cas de ratage.

- Ceux qui souhaitaient s’impliquer se sentiront exclus.

Les années 80

Certains leaders croient comme cela prévalait dans les années 80 que dire « Nous ou ON  » résout le problème de la validation de la décision face àl’équipe. Hors l’expérience nous a appris qu’il n’en est rien.
Même si les collègues ou collaborateurs acquiescent, Ils ne sentent pas plus concernés qu’avant. Les inclure sans leur aval, revient àprendre des décisions unilatérales.

Résultats :
- Le leader fait seul et ses consignes ne sont suivies que partiellement ou pas du tout, car absolument pas partagées. Conséquences ---->

 Disfonctionnements.

Côté leader, il se sent incompris, voir cerné par des béotiens.

Les années 90

Par décennies on voit fleurir des évolutions dans les rapports sociaux entreprise. Le terme chef devient péjoratif, ainsi que celui de patron. Dans les termes les barrières hiérarchiques sont cassées.
Sur le terrain, il en va autrement et malheur àcelui qui va s’amuser àtaper sur l’épaule de son supérieur. Cependant, le chef est devenu « manager  » et il fait attentions àses collaborateurs. Il a suivi des stages, séminaires de management motivationnel. Donc, pour prendre une décision il va faire une réunion. Un briefing avec tour de table.

« Pour la fin de l’année nous devons atteindre l’objectif « Y  », pour y parvenir j’ai pensé àfaire ceci et cela, qu’en pensez-vous ?  »

- a) Parmi les collaborateurs il y a le rebelle qui émettra une réponse négative (pas toujours dénuée de raison)
- b) Le timide qui dodinera de la tête pour dire « ok !  »

- c) l’Investi rationnel qui va apporter sons assentiment avec des plus pour améliorer la réalisation de l’objectif.

- d) L’investi émotif qui ne peut plus suivre, car on lui demande son avis non pas sur quelque chose àconstruire, mais sur du clés en mains. Le manager àdit clairement « j’ai pensé  » et cette formulation va le faire bloquer.

Qu’entendons dans « j’ai pensé  » ?

Plein de choses !

Par exemple :
- Â« J’ai reçu l’info avant les autres et j’ai déjàune idée personnelle sur la réalisation.  »

Il est déjàdans le processus de réalisation et
d’anticipation, ce qui n’est pas vrai pour ses collaborateurs.

Cependant, lors du tour de table, il arrive fréquemment que le manager revoit sa copie et écoutes les suggestions de ses collaborateurs. Ce qui se terminera par une atteinte des objectifs réalisés.

A l’inverse, il est aussi fréquent qu’àl’issu de la concertation, le leader dise « Ok ! Bon ben alors on fait comme on a dit  » et qu’il applique son idée.

- Là ! Les plus investis, n’hésiteront pas àlui faire remarquer que si c’est pour faire àson idée, ce n’est pas nécessaire de leur demander leur avis.

Ce qui est vrai, il n’y a rien de plus frustrant que de se voir demander son avis et observer le comportement inverse chez le demandeur. Cela peut aller jusqu’àgénérer de la colère, tout àfait justifiée.

Il se peut également que personne ne lui fasse remarquer qu’il n’a tenu compte d’aucun avis. Cela ressortira lors du débriefing, il va demander àtous comment et pourquoi ? Mais, ne se remettra pas en question.

Dans le cadre d’une collaboration àégalité, soit entre deux leaders, l’autre fera un rappel une fois, puis appliquera la même politique : « je fais ce que j’ai décidé moi-même !  »
Inutile de vous dire que cela va générer des disfonctionnements relativement graves àlongs termes.

3ème millénaire

Revenons àl’échange N et N-1.Le problème c’est que pour notre décennie actuelle, on fait un feed back sur une formule très réaliste : « L’exemple vient d’en haut !  »

Ceci est vrai pour le milieu de l’entreprise, mais également pour les politiciens avec pouvoirs décisionnaires, le corps enseignant ainsi que pour les parents.

Nous n’avons jamais autant regardé ce que faisaient les gens qui nous gouvernent…
De même que nous sommes revenus dans les jugements de valeurs, Qui laisse penser que les pistoléros du retour aux valeurs appliquent volontiers : « mes valeurs sont meilleures que les tiennes.  »

Il suffit d’observer les conflits dans les transports en commun. Chaque jour des tueurs tirent de leur ceinture leur pistolet et appuient sur la gâchette : « C’est la règle la plus élémentaire de respect  ».

Nous n’avons pas tous les mêmes valeurs et le mot respect est un terme indéfini àgéométrie variable.

D’autres écueils jalonnent le parcours du leader dans ses rapports avec ses confrères et collaborateurs, et ceux qui ne sauront pas prendre le train du changement en marche courent le risque de l’exclusion àdivers niveaux.

La confiance

Voilàun terme emprunt de valeur et de respect, mais, car il y a un mais. Gardez àl’esprit que la confiance que l’on vous accordera sera proportionnelle àcelle que vous donnerez aux autres.

N’attendez pas inspirer la confiance si vous êtes dans une attitude de défiance.

La défiance se traduit par des comportements verbaux et non verbaux.

Un exemple, vous entrez dans un magasin avec un sac provenant d’un autre magasin. Le vigil àl’entrée vous demande de déposer votre sac àl’accueil !

La défiance est évidente !

Dans ce cas pourquoi faire confiance àce magasin qui n’est pas capable malgré ses caméras de surveillance de vous faire confiance ?

Il n’y a aucune raison, ni explication, ni justification. L’évaporation naturelle fait partie des risques assurés àhauteur d’un certain pourcentage par les assureurs. Si ce magasin n’a pas confiance ou n’est pas capable de se montrer confiant, vous êtes en droit de vous demander si vous, vous pouvez lui faire confiance !

Dans le travail c’est pareil, ne donnez pas votre confiance sous condition, cela va se percevoir et empoisonner vos rapports quotidiens avec vos collègues et collaborateurs.

A vous d’accepter un pourcentage de comportement différent du votre. Appliquez la règle des 20/80. C’est-à-dire à80% votre confiance est bien placée.

Autrement vos attitudes, mots, questions de défiance àrépétition avec votre entourage vont engendrer le phénomène inverse.
Les personnes vont vous renvoyer un effet miroir qui va vous déplaire quand vous découvrirez qu’elles ne vous font pas confiance !

Le poste de leader n’est pas facile, mais vous l’avez accepté en connaissance de cause, il faut assumer…

Dans les semaines àvenir nous aborderons d’autres aspects liés au poste de leader. Tout le monde en rêve mais les enjeux actuels pour rester hors de l’eau sont exigeants, et làtout le monde n’est pas apte ày faire face.


Article sous Licence cr

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