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Le Privé était là !
samedi 5 février 2005, par
Aujourd’hui était une journée test de l’état d’esprit des salariés du secteur privé. Le 20 janvier c’est à peu près 300.000 salariés du public qui étaient descendu dans la rue pour dire leur mécontentement. Déjà , il était question des salariés du privé qui en avaient assez. Même si les 35 heures n’interpellent pas tous les français, une chose est sà »re c’est que la manifestation du samedi 5 février rassemblait beaucoup de monde.
En direct de Paris
Départ 14h30 de la place de La République, le cortège devait remonter le boulevard Voltaire (11ème) et rejoindre la place de la Nation.
Si le mot d’ordre était les 35 heures, beaucoup de revendications et de mécontentements ont été scandés. Au passage le NON à la nouvelle constitution européenne s’était invité.
Les médias ont donné une large place à la CGT et la CFDT, mais d’autres syndicats comme SUD, la CNT, le FSU, UNSA, SNES, FO étaient présents. Présents aussi les libres penseurs que l’on pouvait reconnaître à leur pancarte et leurs slogans qui ne manquaient pas de mordant(les photos du reportage seront disponibles la semaine prochaine)
Une constatation, sur les 90.000 manifestants selon les syndicats et 30.000 selon la préfecture, peu de jeunes, beaucoup en effet avaient entre 35 et 65 ans. A la CGT et à la CFDT ils semblaient avoir entre 45 et 65 ans. Cependant des groupes de jeunes qui stationnaient sur les trottoirs ont intégré le cortège CNT sur le parcours.
Le cortège à mis 3 heures pour rejoindre la Nation, comte tenu du nombre de participants (sans doute plus proche des 90.000). Pourtant vers 16 heures, il commençait à faire très froid. Il fallait vraiment avoir envie de faire savoir au gouvernement le ras son bol pour ne pas aller se réfugier dans les cafés des alentours.
C’est donc avec ce premier test que le gouvernement va pouvoir tirer la conclusion qui s’impose ! Les français n’ont plus assez d’argent pour partir en week-end et ils sont suffisamment mécontents pour passer 3 heures dans un froid glacial pour dire entre autre comme les adhérents de SUD : "Raffarin on t’emmerde c’est la rue qui gouverne !"
A noter, la CDFT a scandé des slogans périmés ! Si demain ça éclate, ils ne seront certainement pas les interlocuteurs adéquats pour calmer le jeu !
On ne peut s’empêcher de faire un rapprochement avec un article de "l’Express" de cette semaine : "Et si on décidait... d’avoir le moral ?" L’article est en ligne et très franchement les écrits de Jean-Sébastien Stehli et d’’Anne Vidalie ne tiennent sà »rement pas compte de ce que disaient les salariés aujourd’hui :
" Et nous, les Français, là -dedans ? Eh bien, nous ne sommes pas si mal lotis. En deux ans, nous sommes passés de la 12e à la 9e place européenne pour le revenu par tête. Nous sommes indéfectiblement le 4e exportateur mondial (devant la Chine) et la première destination touristique mondiale. Nous collectionnons les entreprises championnes du monde : L’Oréal dans les cosmétiques, Vinci dans la construction, Michelin dans les pneumatiques, LVMH dans le luxe, Sodexho dans la restauration collective."
Nous ne citerons pas Jean-Louis Borlo, ministre de l’Emploi, du Travail et de la Cohésion sociale, dans son intégralité, mais sachez qu’il est très optimiste :
"Mieux, nous avons toutes les raisons de croire en l’avenir, et en nous-mêmes : une population dont le taux de fécondité est le plus élevé d’Europe ; une productivité horaire exceptionnelle..."
Alors pourquoi le gouvernement déclare t-il ? " travailler plus pour gagner plus"...