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Le temps de travail
lundi 5 février 2007, par
Tous se veulent d’accord (on ne sait pourquoi ?) les français seraient les travailleurs les moins occupés en temps de travail. Hors, s’ils passent moins de temps au travail, ils restent dans le peloton de tête des plus productifs à l’heure. Seule la Norvège bat les gaulois ! De quoi mettre encore des grosses baffes aux idées reçues. Sans oublier d’en parler à Madame Parisot !
A en croire Laurence Parisot, patronne des patrons français, il faut faire travailler davantage les français... De là à conclure qu’elle pense que les salariés en France sont plutôt feignants, il n’y a qu’un pas, que franchit Monsieur Toutlemonde petit patron dans la vie active.
Si l’on regarde les différentes législations du travail européennes, nous constatons que le français effectue moins d’heures de travail dans l’entreprise que ses homologues européens. Moins d’heure ne signifie pas, moins de rentabilité.
Par exemple, en Suisse le temps de travail à plein temps est de 45h/hebdomadaire. Imaginons deux services d’expéditions devant colisser le même nombre d’articles pour le même nombre de clients sur une semaine. Le français en une heure emballera 50 articles et le suisse 30. Il est clair que le français terminera son ouvrage avant son collègue de Suisse. L’un aura rempli son contrat en 35h et l’autre en 45 heures.
D’après les données du site « l’office des statistiques  » en Suisse, il en ressort qu’un petit nombre seulement travaille à temps plein c’est-à -dire 90 et 100% de 45h. La grande majorité des Suisse travaillent à moins de 90% du temps plein avec la moitié travaillant entre 50 et 89% du temps de travail. Ce qui nous donne une moyenne de 1130,25 heures par habitant salariés.
Peut-on donc oser dire que les français ne travaillent pas assez ?
Eric Heyer, directeur adjoint du département Analyse et prévision de l’OFCE , déclarait le 12 avril 2006, au journal « Le Monde  » : « Il est vrai qu’en termes de productivité horaire du travail, la France connaît une performance remarquable [...] Elle a, par exemple, une productivité horaire très nettement supérieure à celle que connaissent le Royaume-Uni, l’Espagne, les Etats-Unis, le Japon et même l’Allemagne.  »
On peut comprendre facilement, grâce à l’exemple ci-dessus, que le coà »t de la masse salariale est largement compensé par la productivité horaire des français. De plus vouloir créer de la flexibilité en période de faible croissance économique, diminuer les allocations chômage, les déficits budgétaires et les prélèvements obligatoires, ferait chuter la croissance intérieure du pays. C’est-à -dire voir les français répugner à consommer pour causse de revenus trop bas et de manque de sécurité financière.
Il est certain qu’à une époque où la France ne brille pas par ses importations, la baisse simultanée de la croissance extérieure et intérieure serait la pire politique économique qui pourrait s’appliquer.
Alors on peut palabrer longtemps sur le temps de travail annuel de nos voisins, par exemple en 2003 le temps de travail annuel était, en heures : De 1727.8 pour le Luxembourg, 1692,6 pour le Royaume Uni, 1661,8 pour l’Allemagne, 1633 pour les Pays-Bas et même 1748 pour la Belgique en comparaison de la France avec ses 1568 heures, mais si à la sortie les français préfèrent travailler plus vite pour faire autre chose après le travail, il est parfaitement injuste de leur en tenir rigueur et de les insulter en les traitant de feignants.
Un chef d’entreprise rationnel se doit de préférer des salariés qui vont plus vite que des salariés qui prennent leur temps. Il est facile de comprendre pourquoi en France le travail rémunéré à la tâche a disparu. La puissance de travail du salarié français devenait ruineuse pour ses entreprises.