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Pastiche des Caves de Lille
A la manière de Victor Hugo
lundi 9 juin 2008, par
Un discours écrit au 3ème millénaire, à la manière de Victor Hugo, sur un fait du 19ème S. Rédigé avec les expressions actuelles et en tenant compte des ministres non moins actuels. Seul le sujet remonte aux années 1851. Mais, est-ce si vieux ? N’y a-t-il plus de mal logé en France ?
Le décor
A l’automne 1848, la rédaction de la Constitution pose le problème de « l’assistance ». La question du logement ouvrier est au cÅ“ur des débats. Une loi sera votée en 1850, elle prévoit d’exproprier les propriétaires de logements insalubres.
A la demande de l’économiste Adolphe Blanqui, les députés sont invités à visiter les caves de Lille, où les ouvriers du textile vivent dans des conditions miséreuses. Victor Hugo s’y rendra en avril 1851, et en gardera un souvenir indigné.
Il avait écrit un discours pour l’Assemblée Nationale où il siégeait en tant que député, mais les évènements de 1848 et leur suite l’ayant conduit à s’expatrié à Londres, son discours ne fut jamais prononcé.
Si c’était actuel, voici comment Victor Hugo pourrait écrire et apostropher ses collègues de l’Assemblée Nationale.
« Monsieur le Président de l’Assemblée, Mesdames, Messieurs les députés, dans le cadre de la commission au logement dont je fais parti, je reviens de Lille. Savez-vous que trop d’ouvriers habitent de véritables taudis ? Quand ils ne vivent dans des caves. OUI ! Vous m’avez parfaitement entendu, dans la métropole lilloise, des être humains s’entassent dans des sous-sols comme des rats.
Les enfants grandissent ainsi dans des milieux humides et sales à l’air vicié. Et je ne parle pas du manque de confort. Il n’y a point de toilettes, ni de salle de bain. Beaucoup d’entre eux n’ont pas l’eau courante dans leur bouge. Ils sont obligés d’aller remplir des seaux à la fontaine de la cour Sans parler du risque de saturnisme, en effet, la peinture sur les murs s’écaille quand il y en a, L’espace cuisine y est dérisoire, réduit à sa plus simple expression : un réchaud à gaz. Et encore, du gaz en bouteille, le gaz de ville ne leur est pas octroyé, car les caves ne sont pas reconnus comme habitation au sens propre du terme. Pour clore ce tableau indigne d’une civilisation du troisième millénaire, le sol de ces taudis est en terre battu, vous imaginerez sans peine la poussière que toutes ses familles respirent !
L’on s’étonnera après que l’espérance de vie de ces pauvres gens ne dépasse guère la soixantaine. L’on s’étonnera que les enfants soient souffreteux, asthmatiques, rachitiques, etc., et mauvais élèves à l’école. C’est nous qui en sommes responsables. Comment peut-on se concentrer sur ses devoirs dans de tels cloaques. L’égalité des chances ? Où est-elle ?
Madame la Ministre du logement, le 21 février dernier vous avez signé la charte « "propriétaire de ma maison pour 15 euros par jour", avec des promoteurs, établissements financiers et constructeurs. Ceci est très bien, cependant toutes les familles n’ont pas la possibilité de faire construire, beaucoup aimeraient résider dans une agglomération. Alors ! Madame la Ministre quid de l’accession à la propriété en immeuble ?
Quid des tarifs locatifs qui ne font qu’augmenter en zone urbaine et péri urbaine et principalement dans les grandes agglomérations et à leurs abords ?
Je regardais récemment la télévision, un homme travaillant et percevant 1500€ par mois en est réduit à vivre dans sa camionnette, parce qu’il n’a pas de caution !
Doit-on tous demeurer à la campagne ? Et alors se posera le problème du transport pour rejoindre son lieu de travail. ?
Quand on voit les conditions dans lesquelles s’entassent des familles dans ces bouges. Mesdames, Messieurs, c’est indigne de notre société dite civilisée. En d’autres temps je vous aurais dit : Lé sécurité d’une classe sociale, c’est la sécurité de toutes…
Il est Mesdames Messieurs urgent d’agir contre les logements insalubres, urgent de mettre les bailleurs face à leurs responsabilités. Urgent, pour nous députés de travailler en priorité sur la refonte de la législation sur le droit du logement opposable. »[Mireille De Ambroggi pour Victor HUGO]
Si les caves de Lille se sont depuis le 19ème siècle transformées en boites de nuit, en vraies caves et autres. Dans le Sud de la France, près de Cassis, il y a peu une communauté entière vivait encore dans un bidonville. La ville a pris depuis ses responsabilités et les a relogé.
Un documentaire tr