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Martha Jane Cannary Hickok
Fille de Mormont !
samedi 9 août 2003, par
Si l’on doit lui donner un surnom, sans l’insulter, il faut lui donner le sien. Elle en a hérité alors, qu’elle était encore une adolescente. Et jusqu’à sa mort ses derniers amis l’appelleront ainsi. Aujourd’hui, je suis allée m’entretenir avec Calamity Jane. Entre Jane on se comprend.
Calamity Jane est née le 1er mai 1852 à Princeton (Missouri) Aînée des enfants, elle perd sa mère au cours du voyage qui les mène vers Salt Lake City. Son père prendra trois femmes et leur fera beaucoup d’enfants selon la loi mormone. Un jour, il l’a surprend en habits d’homme. Il lui flanque une raclée à coup de fouet. Et l’entraîne avec lui pour prêcher. Calamity affirme qu’elle ne croit pas en Dieu, ni Jésus, ni même en l’ange Moroni et qu’elle n’y croira jamais. Robert Cannary avait la manie d’aller réciter la bible aux indiens en montrant le Totem du doigt.. Ce qui causera sa perte.
Jeanne-Lucienne Duchemin : Ton père, tu peux nous en parler ?
Calamity Jane : Il était prédicateur, il pensait qu’il pouvait combattre la nation indienne toute entière avec la bible. Je ne crains pas de les affronter tant que j’ai 2 pistolets dans la ceinture, mais aussi sà »r que l’enfer existe, je détesterais les affronter avec une bible sous le bras.
JLD : A quel âge quittes-tu les mormons ?
CJ : A 15 ans, c’était en 1867.
JLD : Quels métiers as-tu exercé pour gagner ta vie ?
CJ : : Infirmière, éclaireuse, conductrice de diligence et de troupeau et j’ai même été hôtesse dans des saloons.
JLD :Qui t’a donné ton surnom ?
CJ : Bill Hickok m’a donné ce nom, lui et le capitaine Eagen, mais Bill m’a appelé comme ça quand j’ai entendu les hors-la-loi préparer sa mort et que je l’ai averti. Il a été le premier à m’appeler Calamity Jane.
JLD : Comment vous êtes-vous connus avec Bill Hickok ?
CJ : Nous nous sommes rencontrés pour la première près de Laramie (Wyoming) Ma vie avec Bill, je saurais toujours que ce furent les jours les plus heureux de ma vie.
JLD : Tu l’aimais beaucoup ?
CJ : J’oubliais tout quand j’étais près de lui. Personne d’autre ne l’a jamais su. Si quelqu’un me faisait une allusion à cette situation, je m’avançais et lui cassais la figure et Bill aussi le niait. Nous vivions tous les deux une vie de mensonges. Il était fait pour moi, pas pour Agnès Lake. Sans quoi il serait resté dans l’Est avec elle eu lieu de me revenir.
JLD : Avez-vous eu des enfants ?
CJ : Une petite fille, ma Janey. Que j’ai fait adopter par les O’Neil. C’est pourquoi j’ai rédigé un journal.
JLD : Etais-tu jalouse des autres femmes qui lui faisaient les yeux doux ?
CJ : Ma jalousie, voilà tout notre malheur. La jalousie tue l’amour et toutes les choses agréables de la vie. Elle l’a éloigné de moi. Quand je l’ai perdu, j’ai perdu tout ce que j’avais jamais aimé, excepté ma fille Janey. Pour me faire pardonner les moments de jalousie et d’accès de mesquinerie, je lui ai accordé le divorce.
JLD : Vous étiez mariés ?
CJ : Après que je l’ai averti que des hors-la-loi voulaient le tuer. Bill les a tous tué, mais ils l’ont touché. Je l’ai soigné plusieurs jours et puis sur le chemin d’Abilene, on a rencontré le révérend Sipes et le révérend Warrer, et on s’est mariés. Il y aura beaucoup de gens pour en douter, mais je laisserai un tas de preuves.
JLD : Vous aviez le même âge ?
CJ : James Butler Hickok dit Wild Bill est né en 1837 à Troy Grove en Illinois. Il ne m’a jamais dit quel mois. Il avait 15 ans de plus que moi.
JLD : Parlons politique, qu’elle est ta position par rapport à la nation Indienne ?
CJ : Les Indiens sioux sont toujours difficiles. Je suis allée sur le champ de bataille après la bataille de Custer et je ne veux jamais revoir pareil spectacle. Tu sais Custer avait ravagé un village indien, et chassé squaws et enfants de leur campement, si bien qu’on ne peut les blâmer de se venger à leur façon.
JLD : Tu nous révèles que les indiens sont difficiles, tu ne crains pas pour ta vie quand tu pars en éclaireuse ?
CJ : Je peux aller dans les camps Sioux et Cheyennes, où un homme ne pourrait se rendre sans être tué.Ils pensent que je suis franchement toquée et je me déplace sans être inquiétée.
JLD : Ce sont les indiens qui t’ont surnommé le « Diable Blanc  » ?
CJ : Oui, mais tout le monde m’appelle Calamity Jane.
JLD : On m’a rapporté que tu avais des relations houleuses avec les femmes de Deadwood, est-ce vrai ?
CJ : J’ai travaillé in moment comme hôtesse dans le saloon de Russel. Les bonnes et vertueuses femmes du lieu ont voulu me chasser de la ville. Elles sont entrées dans le saloon armées d’une cravache et d’une paire de cisailles. J’ai sauté du bar. Une des aristocrates Nat Sims porte encore des paniers. J’ai attrapé sa jupe à panier et ses 3 jupons et lui ai relevé le tout sur la tête. Elle ne pouvait pas se défendre, je l’ai donc eue juste là où je voulais l’avoir. Je lui ai arraché son pantalon et l’ai plantée là dans ses culottes de naissance pour que les hommes s’en paient une tranche.
JLD Avec les hommes aussi il t’arrivait de te battre ?
CJ : Rappelle-toi toujours que s’il y a une chose que le monde déteste, c’est une femmes qui se mêle de ce qui la regarde. Voici comment, ici à Deawood on traite une femme qui s’occupe de ses propres affaires, c’est mon cas : Un homme hargneux et insultant et qui m’a mise tellement en rogne que je lui ai flanqué un uppercut à la mâchoire qui l’a étendu.
JLD : En juillet 1893 tu pars en tournée avec la Compagnie Wild West Show de Bill Cody, quel est ton rôle ?
CJ : Je monte un cheval à cru, je me tiens debout sur son dos, je jette en l’air mon vieux stetson (chapeau) et je tire deux fois sur lui avant qu’il me retombe sur la tête.
JLD : Les tournées vont t’entraîner en Europe. Tu t’arrêtes à quelle date ? Et qu’elles sont tes impressions du vieux continent ?
CJ : Juillet 1898, je suis de retour à Deadwood. Je suis fatiguée et me sens si vieille. Je suis de nouveau infirmière. Je me languissais de notre vieil Ouest. Seigneur ! Comme j’ai haï l’Angleterre, avec ses snobs, ses femmes bonnes à rien, leurs airs affectés et leur accent. Ils ont oublié qu’une poignée d’Américains leur a flanqué la raclée. Je n’ai jamais vu autant de parasites humains. Sous prétexte qu’ils se transmettent d’une génération l’autre, une vieille propriété infestée de punaises, ils ont dans l’idée qu’ils sont des aristocrates, alors qu’à parler net, ce ne sont que des indigents.
JLD : dès 1901 ta santé s’aggrave et ta vue baisse de plus en plus, comment gagnes-tu ta vie ?
CJ : Un nommé Mulog me demande l’histoire de ma vie et tu aurais dà » entendre les mensonges que je lui ai raconté. Le Veil abruti, il a dit qu’il ferait de l’argent pour moi en les vendant. Je n’ai pas mentionné que j’avais été mariée avec Bill Hickok ou je l’avais connu. Comme histoire de ma vie ça sera soignée !
JLD : as-tu parlé de Jack Dalton ?
CJ : ? En octobre 1890 je suis tombée sur Jack Dalton. On dit c’est un hors-la-loi mais tout au fond de son cÅ“ur, il est bon. Il partagerait son dernier sou avec n’importe lequel de ses vieux copains. Il pourrait se vanter d’avoir une carrière turbulente de bagarreur, mais ce n’est pas un fanfaron..
Je laisse Calamity Jane se reposer, elle l’a bien mérité. Je me tourne vers un de ses plus vieux amis, Will Lull.
JLD : Monsieur Lull c’est chez vous que Calamity est venue pour mourir. Pouvez-vous nous conter sa fin ?
Will Lull 1er aoà »t 1903, je n’oublierai jamais cette date. Elle poussa un cri éperdu. Vrai cri de terreur et de délivrance. Une mouche volait au-dessus de Calamity dont le souffle s’était éteint.
Si vous aller un jour à Deadwood (Dakota) poussez jusqu’au cimetière. Vous pourrez voir la tombe de Calamity Jane. Elle y est enterrée selon ses vÅ“ux aux côtés de l’homme qu’elle a toujours aimé Wild Bill Hickok.
Photo : Calamity illustration du livre lettre à sa fille.
Bibliographie : Pour les réponses à l’interview, son journal : Lettre à sa fille par Calamity Jane traduite par Marie Sully édité chez seuil/ rivages poches.
Pour les informations complémentaires : la biographie de Calamity Jane d’Hortense Dufour qui a fait une véritable enquête à Deadwood. Publié aux éditions Flammarion.
Propos de Calamity par elle-même recueilli par Jeanne-Lucienne Duchemin en aoà »t 2002.