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De s’éditer àl’édition

lundi 27 août 2007, par Mireille-Caroline

Beaucoup de formules existent pour voir ses écrits publiés. L’édition classique àcompte d’éditeur, l’autoédition, l’édition àcompte d’auteur et l’édition àcompte d’éditeur limité. Comment dans ce paysage l’auteur peut-il s’y retrouver ? Quelles sont les contraintes des unes et des autres et quels sont les coà»ts ?

Edition classique

Elle présente l’avantage de verser des droits d’auteurs àl’écrivain (entre 5 et 10% suivant les éditeurs. Tout est stipulé dans un contrat dit "àcompte d’éditeur" mais l’on ne perçoit le salaire qu’une fois par an. De plus, elle a l’inconvénient de ne pas s’ouvrir àtous.
Ce sont d’abord et avant tout des entreprises qui doivent équilibrer leurs budgets.
C’est pourquoi les manuscrits sont sélectionnés en fonction de leur rentabilité future supposée.

D’autre part, si une fois édité, elle rapporte quelque petits sous àl’auteur, il a quand même était obligé d’investir. En aval, ce dernier àdà» faire l’avance pour façonner son manuscrit. Soit il l’a imprimé en plusieurs exemplaires et il a dépensé papier et encre. Soit il l’a fait reproduite en autant de manuscrits que de maisons d’éditions sélectionnées.
Dans les deux cas, il lui en a coà»té environ 200 à300€ d’investissement. Plus les timbres et les enveloppes.
Sachant que les maisons d’éditions ne renvoient plus toujours les manuscrits… Qu’il faudra préalablement prendre la précaution de faire protéger son livre afin d’éviter le plagiat, il faut donc rajouter ou inclure des frais supplémentaires.

Pour être édité chez un éditeur, si vous n’avez pas la chance d’en connaître, il faut compter 500 euros de financement pour les démarches, et rien n’indique que vous serez retenu par le comité de lecture…

Autoédition

Grâce au numérique, s’autoéditer n’est plus un problème. Les coà»ts de revient sont abordables. L’auteur ne s’endette plus comme il y a encore une dizaine d’années. Le façonnage est identique àl’offset. Et le livre n’offre pas de différence àl’Å“il du lecteur.

La contrainte : faire la chasse aux coquilles, on ne peut plus mettre cela sur le compte de l’imprimeur. En effet, votre livre est imprimé directement àpartir de votre fichier texte.

L’avantage vous n’avez plus àprospecter les maisons d’éditions. En revanche, il vous faut apprendre le métier d’éditeur, promotion de l’ouvrage, recherche de l’imprimeur, mise en page, circuit de diffusion, etc… et surtout création de la couverture.
La couverture est un des éléments le plus important pour vendre. Ces dernières années les auteurs indépendants ont fait preuve d’une grande créativité, nous voyons aujourd’hui des livres magnifiques et originaux.

Le coà»t : Si vous décidez de vous passer des services d’un correcteur, comptez entre 500 et 600€ pour un livre en A5 de 200 pages et pour 100 exemplaires, suivant l’imprimeur.

Sachez qu’une demande d’ISBN àl’AFNIL est gratuite.

Vous pouvez opter pour une quantité moindre, il existe des imprimeurs qui éditent àl’ouvrage, làle livre de 200 pages vous revient à6,50€/7€ TTC en moyenne. C’est-à-dire moins cher qu’un manuscrit photocopié (ou reproduit). Rien ne vous empêche une fois l’ouvrage imprimé de l’envoyer chez les éditeurs classiques… Mais, vous pouvez aussi dans cet intervalle, le vendre et amortir votre financement.

L’édition àcompte d’auteur

Elle a un peu évolué, mais c’est la formule la plus contraignante et la plus onéreuse. Vous avancez l’argent pour un millier d’exemplaires en général. Vous signez un contrat, qu’il vaut mieux lire attentivement.

Ce qu’il faut savoir : il n’y a pas de contrat type. Une lecture approfondie de chaque contrat est recommandée. Certaines de ces entreprises obligent l’auteur àacheter lui-même une quantité importante de ses propres ouvrages, l’auteur ne touche un pourcentage des ventes qu’àpartir d’un seuil de livres écoulés sur le marché. Inutile de dire qu’il y a beaucoup d’abus. En fait, le contrat que signe un auteur avec une entreprise àcompte d’auteur est un « contrat dit de louage d’ouvrage  », l’auteur reste propriétaire de ses droits.

La vigilance est de mise, il est déconseillé de s’adresser àce type d’entreprise ! Qui de toute façon n’est pas reconnue sur la place en qualité de maison d’édition. Cependant, elle offre àl’auteur le confort des formalités administratives et démarches promotionnelles (en principe).

Le coà»t, il varie en fonction du nombre d’exemplaires imprimés et comprend des frais de correction, de diffusion, de stockage, etc. On vous vend comme un service l’attribution d’un ISBN. Comptez entre 1000 et 3000 euros, voir plus. Une édition àcompte d’auteur n’est autre qu’une société de services et chaque service demandé donne lieu àune facturation.

Edition àcompte d’éditeur limité

D’après les textes de lois en vigueur, il s’agit d’un éditeur classique (voir la SGDL, société des gens de lettres). En effet, un contrat àcompte d’éditeur stipule que : « le contrat àcompte d’édition est le contrat par lequel l’auteur d’une Å“uvre de l’esprit ou ses ayants droit cèdent àdes conditions déterminées àune personne appelée éditeur le droit de fabriquer, ou de faire fabriquer en nombre, des exemplaires de l’Å“uvre, àcharge pour elle d’en assurer la publication et la diffusion " (article L.132.1).  » Mais l’auteur reste propriétaires de ses droits.

Cependant, attention ! Il existe d’autres types de contrats àcompte d’éditeur. Le plus souvent utilisé est le « compte d’éditeur limité ». Lànous touchons la perte financière sèche.

Vous ne cédez pas àtitre gratuit vos droits d’auteurs (pratique illégale) mais vous signez un contrat de droits légers qui est un contrat d’édition dans lequel l’auteur ne touche aucun droit sur une fraction ou la totalité du premier tirage. Autant dire qu’en général les 80% des ventes partent àl’éditeur. Certaines maisons d’éditions spécialisées dans les contrats légers, vont même jusqu’àproposer « 0% de droits  ». Si c’est la gloire que vous cherchez, pas de problèmes

Concrètement, ce type d’édition reste de l’édition àcompte d’auteur, masquée par une pirouette législative. Soumis àun comité de lecture qui sait ce qui est bien écrit. C’est bien connu les comité de lecture savent reconnaître les bons textes. A tel point que les maisons d’éditions se plaignent de perdre de l’argent…

Si, les livres se vendent mal, ce n’est pas dà» àla qualité des textes, mais aux individus qui ne lisent plus disent les éditeurs !
Aujourd’hui ne se vendent plus que les ouvrages bénéficiant d’un battage médiatique. Pour être « IN  » on lit le dernier « Machin Chose  » ça fait bien dans les soirées et cocktails.
La réalité est plus proche du fait qu’àl’instar des magazines, seuls les livres techniques tirent leur épingle du jeu. Les romans et recueils de poésie trouvent leur public, mais celui-ci a des goà»ts diversifiés aussi, vaut-il mieux être prudent lors de l’évaluation du tirage !

L’avantage outre financier, c’est l’espace de stockage. Un éditeur publie de nombreux ouvrages par an, de petits tirages permettent de gagner de la place et de travailler en flux tendu.

S’éditer et se faire éditer

En conclusion quelque soit le choix que fera l’auteur, il lui faudra envisager que les lecteurs s’ils lisent encore, n’ont pas tous les mêmes goà»ts. Ecrire pour être lu, a toujours été le lev motif de l’écrivain, mais il faut se partager le marché des lecteurs qui se restreint et celui du monde de l’édition. Chacun choisira le type d’édition qui lui convient.

Pour vivre et survivre, nous le voyons l’édition devra se tourner vers de petits tirages (inférieurs à1000 exemplaires). Et làencore, le numérique àun rôle àjouer.
Des imprimeurs l’ont compris et se spécialisent dans l’impression numérique, comme Sprintoo àLille. Numilog àBagneux (92) et bien d’autres que nous en connaissons pas. A vous de nous les faire connaître.

A l’heure de l’édition àpetits tirages, l’auteur indépendant qui s’autoédite àtoutes les cartes en main. Seul point d’achoppement la communication autour de son livre. C’est àlui que revient cette tâche, et disons-le, ce n’est pas encore sa tasse de thé. L’auteur reste un créatif avant toute chose.

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