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Femmes et vie pratique
jeudi 24 juin 2004, par
La femme a combattu, la femme a démontré sa capacité à décider, la femme a investi la politique, la femme s’est mise à la gestion des entreprises, les mouvements de femmes ont réclamé la parité mais nous les femmes n’avons-nous pas raté l’essentiel ? Au fond les hommes sont-ils convaincus de nos capacités à administrer la planète ? La presse féminine de magazine, souvent dirigée en hauts lieux par des hommes, nous laisse supposer le contraire ! Les spécialistes en marketing riposteront qu’ils répondent à la demande. Actuellement les françaises ne se sentiraient-elles concernées que par leur corps et l’amour ?
Il a fallu près d’un siècle en France pour reconnaître les femmes comme des adultes et leur accorder le droit de vote (1945) Il a fallu une trentaine d’années supplémentaires pour accepter que les françaises puissent avorter en toute légalité.
Actuellement dans beaucoup d’entreprises les hommes sont privilégiés à l’embauche et souvent avec un salaire plus élevé que celui d’une femme pour le même poste. Ces dernières années est apparu le terme parité qui se veut l’équivalent d’égalité des chances, ainsi que des lois sur la discrimination. Des progrès notables ont été enregistrés, il ne faut pas le nier. Cependant, une enclave semble résister à ces changements, c’est celle du discours en terme de généralité.
Qu’on le veuille ou non tout discours ou théorie considérés comme sérieux relève d’une rhétorique masculine !
N’est-ce pas la porte que nous avons raté dans notre slalom géant pour démontrer aux hommes que nous pouvions sans problème effectuer les mêmes tâches et à tous les niveaux de la société ?
Ce constat est réel, les femmes qui font de la politique et qui restent en poste, tiennent des dialogues aux intonations masculines intellectuelles. Analysez les propos d’une Ségolène Royal ou d’une Laurence Parisot…
Deux femmes politiques se sont exprimées en femmes lorsqu’elles étaient en poste ; Edith Cresson (ex Premier Ministre) qui avait eu cette expression malheureuse aux dires de certains hommes : « J’en ai rien a cirer !  » et récemment Roselyne Bachelot qui avec son franc parler à fait les frais de la mauvaise politique de Monsieur Raffarin. Ces deux femmes d’un bord opposé en politique ont cette particularité qui manque aux politiciens, elles parlent en femmes avec des mots de femme et ont des réactions de femmes. Celles qui défendent une idéologie religieuse et qui font la Une des médias ne redisent que des phrases de livre religieux et de propagande écrite par des hommes...
Tous les livres religieux ont été écrits par des hommes il y a des centaines et des milliers d’années, avec des mots masculins pour convaincre des hommes. Les textes très anciens et religieux écrit par des femmes en existent-il ? Pourtant depuis la nuit des temps les femmes ont toujours participé à la vie !
Dans les mouvements politisés, on entend de plus en plus les hommes se plaindre sur le non investissement des femmes dans la vie politique. Mais qui pense que nous faisons de la politique à notre façon et avec notre mode d’expression, nous les femmes car dieu sait que nous luttons chaque jour ? En parallèle, si vous feuilletez les magasines féminins, vous ne trouvez pas de prises de positions contre tel ou tel projet de loi ! On peut dire que sur 60 millions de français la moitié est de sexe féminin, alors, qu’attentons ? A croire que les femmes votent en faisant « am stram gram  » entre les candidats !
Même, si beaucoup de lectrices de revues féminines se moquent de qui est Président, est-ce une raison pour ne pas en parler ? Parler des futurs candidats, du gouvernement et de ses décisions ne nuira pas aux histoires d’amour, cela ne nuira pas obligatoirement à la consommation, bien au contraire.
Il va falloir admettre d’abord que la moitié des citoyens français sont des citoyennes et qu’elles ne pratiquent pas nécessairement la langue de bois. Par nature plus spontanées et adeptes du bon sens, les femmes avec des mots forts vont écrire des choses qui dérangent, mais au point catastrophique où en est le pays, n’est-ce pas de cela dont il a besoin ? L’économie n’a jamais autant merdé depuis ces vingt cinq dernières années, l’obscurantisme par la voie du communautarisme vient ajouter un peu plus de bordel à notre quotidien. Le chômage est pris d’une fièvre galopante en partie grâce à la politique de mondialisation et au gouvernement dont les administrations refusent de travailler entres-elles. Chaque jours les femmes salariées, chômeuses ou mères de famille tirent des plans sur la comète pour finir la semaine, le mois et régler tout ce qu’il y a payer.
L’amour ça fait du bien, certes mais ça ne règle pas les fins de mois difficiles, ça les adoucie. Des réalités pareilles on peu plus les occulter. Seules les minettes qui vivent à l’abri du besoin matériel peuvent s’émouvoir sur un bellâtre et se préoccuper du dernier anti-rides (dont elles n’ont pas besoin), mais leur nombre diminuent et l’achat de féminins aussi.