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Névrose, anxiété, état de dépression
lundi 6 décembre 2004, par
La névrose est une forme d’anxiété qui se traduit par un comportement dont on peut guérir. C’est en quelque sorte comme un bleu. Les personnes atteintes d’une névrose en sont conscientes et recherchent de l’aide pour en guérir. Elles s’adressent au corps médical ou autre... L’anxiété chronique est plus pernicieuse, le sujet atteint de ce mal n’en a pas conscience et ne peut par conséquent entamer seul la démarche de soin. Entre le psychiatre diplômé d’état, les thérapeutes ayant suivi un cursus universitaire reconnu et les thérapeutes auto proclamés, vers qui se tourner ?
Si les névroses attaquent les sexes sans distinction, les crises aigus d’angoisses ou d’anxiété (comportements à la limite de l’hystérie) ne surviendraient que chez les sujets de sexe féminin et jeunes d’après certains psychiatres !
La demande de soins mentaux en constante augmentation est telle que le sociologue Alain EHRENBERG a cherché à en connaître les causes. [La fatigue d’être soi. Dépression et société éd. O Jacob]
Tout viendrait de l’année 1968 ou plus rien n’était interdit. L’individu passant d’une société où il était pris en charge à une société où il devait s’assumer à titre individuel en aurait conçu une perte de repères. Ce qui conduisit des quantités volumineuses de personnes à la dépression ou au mal être.
Il explique que l’individu devenu responsable de ses actes angoisse à l’idée de mal faire ! Il n’a plus d’indices lui indiquant la route à suivre et doit réfléchir en permanence aux limites à ne pas dépasser. Ce serait de cette inflation d’autonomie que découlerait croissance des maladies mentales.
Les dépressifs vivraient une tragédie interne se sentant insuffisants. La dépression serait le symptôme de fatigue d’entreprendre et le découragement à devenir seulement soi-même.
La névrose elle ne s’attaquerait qu’à l’individu divisé par ses conflits intérieurs ne sachant que choisir entre ce qui est permis et ce qui ne l’est pas. Elle serait donc le reflet de la culpabilité. A noter qu’il ne faut pas inclure les phobies névrotiques qui elles sont liées à ses situations traumatisantes vécues(accidents, agression, etc.)
La dépression en chiffres (source le CREDES)
Réalisé sur 10.000 personnes de 16 ans et plus.
On est plus exposé à la dépression en inactivité, mais aussi inégalement suivant notre sexe.
32% pour les inactifs
8% seulement chez les actifs
44% pour les femmes inactives
contre 19% chez les actives, les femmes au foyer 19% également
Chez les hommes qui travaillent :
11% de dépression pour les ouvriers/employés
contre 9 à 10% pour les autres catégories
Chez les femmes actives :
23% pour les ouvrières/employées
18% dans les professions intermédiaires
16% chez les artisans et cadres
15% pour les agricultrices
« Qui a cassé le vase de Soisson ?  » Cette demande de Clovis avait dà » mettre mal à l’aise dans les rangs des guerriers francs. Sachant que la punition serait la mort...
Le lien entre la maladie et le contexte socio-économique !
Pour M. LOVELL les troubles mentaux seraient la résultante du : « stress lié à des positions sociales désavantagées ou un manque de ressources  » [Les troubles mentaux - Les inégalités sociales de la santé, Paris, la Découverte/INSERM, 2000] Ce qui n’exclut pas le facteur génétique, bien au contraire.
Les études sur la schizophrénie ne penchent ni en faveur de l’une ou de l’autre des sources de cette maladie.
Néanmoins, les facteurs sociaux défavorables sont impliqués dans le taux grandissant des troubles mentaux. Notamment dans les cas de fermeture d’entreprise ou les individus se sentent rejetés du jour au lendemain.
Si les chômeurs et les retraités sont des candidats à la dépression, les travailleurs soumis à certaines pressions peuvent être poussés à la dépression.
Harcèlement moral : « loi du 17 janvier 2002, art. L122-49 à 51 du code du travail.
Françoise HIRIGOYEN dans le « Harcèlement moral au travail - 2003 journal international de victimologie  » nous explique :
Que la loi sanctionne cette pratique qui porte atteinte aux droits et à la dignité de l’individu, ainsi qu’à sa santé physique.
« Le harcèlement consiste en une violence insidieuse, froide, sournoise, d’autant plus dangereuse qu’elle est quasi invisible (...) Chaque attaque prise séparément n’est pas vraiment grave. C’est l’effet cumulatif des micros traumatismes qui constitue l’agression (...) Il s’agit d’exclure une personne d’une communauté en lui retirant peu à peu son identité, son rôle, sa fonction, son statut, son image en la « désintégrant socialement  » en l’annulant symboliquement (...)
Généralement, il existe un initiateur ou un bénéficiaire direct du harcèlement qui joue de la complicité consciente ou non d’autres acteurs qui peuvent y trouver des bénéfices secondaires ou céder à la peur (...)
Les procédés pervers engendrent du stress et de l’angoisse (...) Les conséquences sur la santé des victimes sont nombreuses...  »
Le besoin d’aller consulter, de se comprendre, de mettre à plat tous nos mal-êtres, a conduit à une explosion de thérapies diverses. Pierre-Henri CASTEl explique : « Les psychothérapies (...) englobent les réponses données par des professionnels ou semi-professionnels (...) Les psychothérapies ayant des accointances avec les médecines douces.  »[La psychanalyse et les psychothérapies : une crise complexe site interner pierre-henri castel]
Comme par exemple les oméga3 dans les cas de thérapie EMDR.
Ces thérapies ne s’adressent en général qu’aux individus vivant des états névrotiques ou phobiques dont ils veulent guérir. Ce sont principalement des TCC (thérapies cognitivo-comportementales) elles soignent les peurs et les angoisses, mais ne recherchent pas le facteur qui à conduit à l’état de névrose. Alors que les thérapies classiques (type freudienne) elles ne se penchent que sur la cause et la compréhension de celle-ci.
L’individu est mal, il veut aller mieux et il est pressé, il ne peut plus perdre son temps dans des psychanalyses qui durent pendant des années. J’ai mal à mon papa et à ma maman n’est plus d’actualité. Aujourd’hui on se met en situation, on revit la scène et on élimine ou on résilie.
Toujours d’après Pierre-Henri Castel, il existerait au moins 400 formes de psychothérapies : « De fait comment détecter l’intrus dans la liste suivante deviendra peut-être un jour un grand jeu de société : bio-énergie, Gestal-thérapie, sophrologie, programmation neuro-linguistique (...) Aux Etats Unis ces groupes pour ce qu’on a pu apprécier (...) se font et se défont avec rapidité (...) Mais les versions les plus récentes ne manquent pas de cautions de respectabilités : une société savante internationale, un journal (avec comité de lecture, peer-reviewing, etc.) des programmes de formations longs et standardisés.  »
Certains chapitres de cet article nécessiteraient une explication plus détaillée, mais d’ors et déjà nous savons que depuis ces trente dernières années le nombre de dépressions, d’anxiétés et de névroses a considérablement augmenté.
Liés aux facteurs socio-économiques de nos sociétés en mutation. Les crises d’identitarisme en tout genre n’ont jamais été aussi nombreuses. On se sent mal d’être un homme, un musulman, un juif, un étranger, une femme, un travailleur, une personne sans problème....
Les délocalisations entraînent une réformation professionnelle des individus, ils se tournent vers les emplois de services. L’humain cherche à se guérir !
D’un côté les inactifs victimes ayant besoin de soins et de l’autre l’émergence de métiers (ou thérapies) en découlant. 400 thérapies au minimum pour aller mieux et combien de travailleurs thérapeutes ?
Jusqu’en 2003 l’accès à ce type de métier était libre, votre concierge pouvait se déclarer psychothérapeute. Aujourd’hui un texte de loi réglemente cette profession et permet un contrôle partiel de cette inflation de guérisseurs de l’âme.
Pour autant que le soigneur ait le droit d’exercer et d’apposer sa plaque sur l’immeuble, vous ne serez pas garanti, ni prémuni contre les abus d’ordre financiers. En effet, ces thérapeutes officiels ne sont pas remboursés par la sécurité sociale. C’est donc une prise en charge financière totale qui sera exigée pour que vous puissiez guérir. Vous ne serez pas non plus à l’abri du professionnel qui forcera la dose de consultations.. Le coà »t minimum d’une séance de guérison se situe entre 80 et 90 euros. Aucune thérapie ne vous garantie la réparation en une seule visite chez le thérapeute.. Ce n’est donc pas tout le monde qui peut s’offrir ce luxe.
Une solution existe, les livres de vulgarisation, à condition toutefois que le corps thérapeutique exerçant cette thérapie n’y mettre pas un veto et ne menace pas de poursuites judiciaires l’éditeur ou l’auteur du livre en cas de parution. Certains psychothérapeutes célèbres agissent malheureusement ainsi, ce qui remet le sérieux de leurs méthodes en question...
Donc méfiance et vigilance !
Si les livres sur une thérapie nouvelle n’offrent par exemple que des témoignages, là encore méfiance !
Que vous importe que machin ait suivi cette thérapie et qu’il aille mieux ?
Ce dont vous avez besoin ce sont d’explications pratiques et d’exercices pratiques à effectuer !
Un thérapeute digne de ce nom comme tous corps de métier se doit d’expliquer ce qu’il va entreprendre sur votre personne... Les chirurgiens plastique le font, le plombier qui doit rénover votre salle d’eau le fait, le mécanicien et l’entrepreneur de bâtiment se plient à cette obligation, alors les psychothérapeutes qui sont à l’origine de la loi réglementant leur profession doivent également être considérés comme vendant un produit !
Puisque l’on peut acquérir des livres Ba.b.a, ABC ou « Le bidul  » pour les nuls, tout produit vendu doit pouvoir être accessible au commun des mortels en version livre de vulgarisation.
Un cas d’école, l’analyse transactionnelle d’Eric Berne, disponible en grande surface dans la collection « Marabout  » On vous explique tout sur la communication entre individus. Les livres de Monsieur Berne sont également traduits en français. C’est donc bien une thérapie à la portée de tous crée pour aider ! le « Lâcher prise  » lui aussi à la portée de tous ! Plein d’exercices pratiques.
Maintenant si parler avec votre concierge vous apporte le réconfort et vous aide à y voir plus clair en vous, continuez à aller lui dire bonjour, même s’il n’est pas reconnu par la faculté, ce qui va compter ce sera votre guérison... Ce sont souvent les méthodes les plus simples qui apportent les meilleurs résultats, et puis vous avez Internet et tous ces forums qui vous permettent d’échanger avec d’autres vivant les mêmes problèmes que vous. A 29.90 euros par mois, la guérison est à la portée de votre bourse...
Support et guide de rédaction :
Santé mentale et société - revue « Problèmes politiques et sociaux - avril 2004  »