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Surprise belle-maman vient dîner
ou : Les belles-mères chameaux ou agneaux
vendredi 22 août 2003, par
« Tu l’as voulu, tu l’as eu  » Oui mais.. C’est avec votre "Bibi d’amour" que vous avez décidé de vivre, pas avec sa mère. Belle-maman, chameau trop présent ou carrément absent ? Quand elle débarque dans votre foyer, ce n’est jamais anodin. Souvent possessives à l’égard de leur petit garçon, c’est la terreur des brus. On parle beaucoup des rivalités mères-filles, comparées à celles des belles-mères/brus, la vie est un long fleuve tranquille.
Situations explossives
Qu’elles aient été des mamans poules ou des je m’en foutistes, lorsque fiston se met en ménage, la pièce rapportée ne colle jamais. La belle-fille occupe la place la plus importante dans la vie du fils. Si ce dernier jette son dévolu sur une femme aux principes différents de maman, il y a matière à déclaration de guerre ouverte. L’intrusion chez le couple ne se fait pas sans heurts.
Gabrielle 42 ans : « Mes deux belles-mères étaient des pestes. La première est arrivée un midi sans prévenir, nous habitions Saint-Tropez à l’époque. Pour mon mari et moi c’était notre coupure déjeuner. Bien sur pas question de se lancer dans de la grande bouffe. Ce jour là j’avais préparé des steaks hachés purée. Ma belle-mère était indignée que je ne fasse pas de la grande cuisine à son fils. Le pauvre me dit-elle, il travaille. Et moi, lui rétorquais-je ne travaille pas ? La dispute a vite dégénérée. Elle était outrée que je lui réponde et m’a ordonné de me taire sous prétexte que je lui devais le respect. La coupe était pleine et j’avais faim. Vous voulez du respect, en voilà , je lui ai collé une baffe et l’ai jeté dehors. Elle hurlait au scandale. Mais, je m’en foutais, depuis le temps que ça me démangeait. Mon mari, lui s’est fait tout petit en évitant de prendre parti. Avec la deuxième ce n’était pas mieux. Elle venait quand cela lui chantait. Et ne s’occupait que de son fils. Ignorant totalement ma présence. Bichonnant et câlinant mon mari comme s’il était encore un petit garçon. Et ce grand dadais se laisser faire..  »
Même les mères indignes se transforment en épouvantail dès qu’elles marient leur rejeton. Les voir débarquer à l’improviste relève de la catastrophe naturelle. Les belles-filles en viendraient à souhaiter à être indemnisées à ce titre.
Elzbiéta 48 ans divorcée. Son ex belle-mère était une horreur. Elle est à l’origine de son divorce. Cette fois-là au lieu de débarquer sans prévenir, elle avait intimé l’ordre à son fils de venir passer Noë l chez elle, de préférence sans le petit-fils. Elzbiéta à dit non. Le climat conjugal s’est rapidement détérioré.
Elle est intarissable sur sa belle-mère : "Cette femme qui a mis son fils à l’ADASS, osait vouloir donner des leçons chez moi. Elle avait la mauvaise habitude d’arriver sans prévenir le soir après le travail de mon mari. Je ne pouvais faire autrement que de l’inviter à dîner. C’était toujours la même chanson. Elle trouvait mon repas bon, mais ne pouvait s’empêcher d’ajouter en s’adressant à son fils "Moi je faisais autrement, tu te rappelles Philippe, n’est-ce pas que c’était meilleur ?" Aujourd’hui Philippe s’est remarié et c’est sa nouvelle femme qui subit cette vieille femme méchante. Philippe, a toujours été faible avec sa mère."
Dans l’ensemble belle-maman continue d’élever son fils jusqu’à la fin de ses jours, à elle. Beaucoup de couples mettent de la distance entre la famille et eux. Que d’inquiétudes pour la pauvre mère ? Comment son fils va t-il réussir à vivre sans elle ? La femme de ce dernier est gentille, mais tellement irréfléchie. De plus aujourd’hui, les femmes ne sont plus vraiment des fées du logis. Sous prétexte qu’elles travaillent, elles obligent leurs maris à participer aux tâches ménagères.
Stéphanie 28 ans journaliste : « Ma belle-mère vient, mon dieu, mon dieu. Vite, il faut que range ceci, cela. Bref ! La venue de belle-maman déclenche toujours la panique. Heureusement, cela arrive très peu souvent, elle n’aime pas voyager et demeure dans le Sud. Mais, il y a un truc terrible chez elle, elle ne supporte pas que ce soit mon mari qui repasse. Evidemment, n’ayant jamais travaillé à l’extérieur, c’est une mère classique qui faisait tout à la maison.  »
Reste une race de belle-mère presque acceptable : La femme moderne produit de la génération 68. Elle a appris à son fils à tenir une maison et à se débrouiller tout seul. Celle-là , elle travaille encore, fait des sorties entre amis, certaines ont mêmes des amants. Elles sont si absentes que leurs brus souhaiteraient les voir plus souvent.
Moufida 30 ans d’origine Tunisienne, mariée à un non musulman, ne se plaint pas de ce type d’éducation. Pour elle sa "jolie-maman" ne vient pas assez les voir. Elle serait ravie de la voir débarquer à l’improviste. Une grande complicité les lie. Christine, la belle-mère, parle de femme à femme avec sa bru. Elles ont un rêve commun concernant un peu le mari et fils. L’une d’être maman, l’autre d’être grand-mère. Les rapports changeront peut-être à ce moment là ! En attendant c’est l’osmose.
Et les hommes dans tout cela, n’ont-ils pas une part de responsabilité ? Soyons réalistes, sauf quelques exceptions, ils restent les petits garçons à leurs mémères.. Ils sont même à l’origine des rivalités entre les deux femmes de leur vie. Qu’elle est celle qui n’a pas entendu : « Maman ne faisait pas comme-ci ou ma mère s’y prend autrement.  » ? Jadis ce type de terrorisme ne s’appliquait qu’au culinaire. Avec la nouvelle génération tout y passe : la façon de plier le linge, de faire le lit, la vaisselle, de laver les sols, etc.
Comment ne pas développer des a priori à l’encontre de la môman de notre Bibi d’amour ?
Nos compagnons ont l’art de nous fichent les jetons avec leur « idole.  » Avant de la connaître, c’est déjà une ennemie. Alors, quand vient le fatidique : « Maman voudrait te rencontrer  » c’est l’angoisse. Une angoisse qui persistera quand vous serez unis pour le meilleur et pour le pire. Le pire, étant l’arrivée inopinée de Belle-Maman. « Surprise, belle-maman vient dîner !  » « Tu parles d’une surprise ! Qu’elle fasse mine de rien ou qu’elle adopte un comportement de reine-mère, sa visite est une cata pour l’ensemble des belles-filles. Sans compter que si les mamans de garçons ont appris à se faire discrètes, il leur arrive d’enfreindre la règle. Même si certaines belles-mères, tel que Christiane Collange tentent de se faire discrètes.
Quelques chiffres expliquant ses rapports conflictuaux :
Passé 40 ans beaucoup de mères ont divorcé et vivent seules.
71% des hommes entre 20 et 23 ans vivent encore chez papa et surtout maman.
Pour 68% des femmes ce sont les enfants qui restent les - plus important au bonheur.
Le temps parental hebdomadaire consacré aux enfants :
En France
25h37 par les mères
12h41 par les pères
En Italie
Entre 50 et 70 heures par la « mama  »
Contre un petit 5 heures par les papas.
Il faut noter que l’Italie détient le record des belles-mères détestées. Les jeunes couples s’installent à moins d’un kilomètre des parents du mari. Si la distance est plus importante. Le fils téléphone une fois par jour à sa mère et s’arrange pour lui rendre visite une fois par semaine.
Lecture conseillée aux belles-mères
"Nous les belles-mères" de Christiane Collange, mère de quatre garçons.
M-C d A
article paru dans ToiMagazine de novembre 2002
Illustration : Christine une des belles-m