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Miel ou sincérité ?
mercredi 2 novembre 2005, par
Entre les bonnes émotions, les réactions exacerbées, les comportements préfabriqués et la béatitude de l’idiot du village, plusieurs choix s’offrent à nous. Doit-on être tout quelque chose ou un composé savamment dosé d’un peu de tout afin de préserver notre équilibre psychique et celui de la planète ?
Miel ou sincérité ?
Les partisans du miel vous diront sans aucune gène : « Moi, je n’ai aucun problèmes avec les gens de mon entourage. Alors que des personnes (beaucoup) ont des conflits ouverts ou bien se fâchent souvent. Partant de là , je me dis que ma méthode, qui consiste à neutraliser l’autre avec le sourire et des mots gentils pour l’amener à ma façon de voir, est bonne et que je vais la transmettre aux autres...  »
Bien sà »r cette passion pour le sourire ne va pas jusqu’à la béatitude désintéressée. Ce genre de stage est payant…
Les adeptes de la colère eux se racontent ainsi : « Depuis que j’ai cessé de me laisser faire par tout le monde, que je dis ce que je pense à l’instant « T  », je me sens tellement mieux. Maintenant je ne veux plus vivre que dans la spontanéité, qui est la seule représentation de la sincérité ! Et d’ailleurs j’engage tous ceux qui en ont assez de ce monde aseptisé par des sourires hypocrites et des compliments gluants, de ne plus hésiter à hausser le ton…  »
Qu’est-ce que le sourire ?
Au sens propre une grimace ou une mimique. Certes souvent généré par une émotion, un réflexe conditionné en quelque sorte.
Le sourire émotif peut-il être dans ce cas la réponse à un échange verbal ?
Oui ! Bien sur et dans de nombreuses situations nous l’utilisons naturellement :
On sourit à l’être aimé quand il nous dit « je t’aime  »
Nous sourions à une blague, une boutade ou une situation cocasse.
Mais, il y a aussi le fameux « sourire commercial  » malheureusement !
Qu’est-ce que la colère ?
Une réaction émotive liée à un souvenir très ancien et désagréable. Ne dit-on pas « La colère cette émotion mal connue  » !
Pourquoi mal connue et mal vue ?
Parce qu’en fait il existe deux types de colères :
a) l’expression de l’individu caractériel, qui tient d’un mal être permanent.
b) La colère légitime qui exprime un ressentit, un mécontentement face à une situation ou des paroles qui la justifie.
Peut-on vivre sans sourire jamais et sans ressentir la colère monter dans certains cas ?
A moins d’être extra terrestre, c’est impossible. L’humain terrien éprouve et éprouvera toujours le besoin de sourire ou d’exprimer sa colère.
Certaines personnes croient de bonne foi être parvenues à ne jamais se mettre en colère et/ou à ne pas ressentir cette émotion. Sont-ils certains de ne pas exprimer leurs mécontentements par une froideur excessive, un ton ferme ou « pet sec  » ?
La colère exprime une contrariété, les anti-colères ne seraient donc jamais contrariés ?
Admettons-le sincèrement, pour être une personne qui ne serait que tout sourire, il faut avoir atteint un degré d’altruisme hors du communs des mortel et un niveau de béatitude qui frise l’indifférence au monde extérieur et aux autres.
Bouddha d’après ce que les écrits nous rapportent, serait parvenu à ce nivarna.
Autrement, même dieu l’éternel tout puissant n’a jamais cherché à cacher ses colères. Quant à Jésus, il piquait aussi ses crises… Ce qui ne les a pas empêcher de sourire.
Et la sincérité dans tout cela ?
Elle est présente dans le sourire qui jaillit spontanément car liée à l’émotion plaisir. Elle est absente dans le sourire commercial. Déficiente dans celui du DRH (directeur ressources humaines) qui va vous annoncer une mauvaise nouvelle, enrobée de pommade, dans lequel le petit mot « MAIS  » surgira toute suite après la liste non exhaustive de vos qualités…
Bouddha et son sourire béat était sincère. Mais il y avait de bonnes raisons à cela, et une grande cohérence dans ses actes. S’étant imposé un jeun sur une très longue période, des incidences sur son métabolisme psychique en sont probablement en parties responsables. Qui plus est Bouddha vivait dans le dénuement le plus total, ne subsistant que grâce à la charité.
Actuellement la nouvelle idée à la mode est de chasser le tout gratuit… Donc, tout a un prix (en monnaie) et tout doit se payer, par conséquent, tout doit se vendre… Avec une philosophie aussi libérale, il est corporellement impossible de vivre avec le sourire aux dents ! Ou alors c’est un sourire carnassier…
Donner sans rien attendre en retour, juste donner pour le plaisir, sincèrement, juste pour recevoir un sourire, combien de gens le font ?
Quant à la colère
Point trop n’en faut, c’est certain !
Passer son existence à supporter ce type d’émotion est éreintant et signe d’un tempérament caractériel ou d’une maladie larvée.
Nous avons mauvais caractère lorsque nous sommes affaiblit par une maladie.
Dans ces deux cas, s’il on a le sentiment d’être handicapé par cette émotion, il faut agir. Faire un travail sur soi seul ou avec l’aide du corps médical (c’est selon votre philosophie de vie)
Dans toutes les autres conditions, il faut exprimer haut et fort vos contrariétés, c’est salutaire.
Après vous vous sentirez dégagés et un sourire viendra probablement illuminer votre visage. Un sourire de soulagement.
A retenir
Les préceptes en matière de communication relationnelle ont considérablement évolué. Fini le temps où l’on culpabilisait pour s’être mis colère (même largement justifiée). Fini aussi, l’époque de « Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil.  »
Sachez que donner trop de trocs, ce système d’échange harmonique en communication relationnelle, cela s’appelle de la manipulation mentale. En politique la langue de bois(mais c’est toujours de la manipulation). Et qu’en faire une grosse distribution pour assouvir vos besoins, vos désirs ou faire valoir votre point de vue, ne sera pas toujours perçut favorablement. Souvenez-vous de la fable de Jean de la Fontaine « Tout flatteur vit au dépend de celui qui l’écoute ! Cette leçon vaut bien un fromage !  »
Hé oui ! Nous évoluons dans une société qui se voudrait exemplaire. Ce qui permet à l’hypocrisie volontaire (manipulation morale) ou involontaire (manipulé, état de faiblesse psychologique) de s’étaler en despote.
Mais, au bout du compte personne n’est dupe, tout juste un peu lâche. La masse finit par en percevoir les effets négatifs et pervers inconsciemment.
Nous entrons par la porte dérobée dans une ère de sincérité réelle par opposition à celles des faux prophètes béats qui voudraient que pour être heureux, il faille se passer de la pommade les uns, les autres (aimez-vous les uns, les autres) à longueur d’échanges relationnels.
Sur les forums Internet la chose est flagrante, et se termine systématiquement en eau de boudin. L’humain n’est pas parfait, et c’est tant mieux. La colère n’est pas toujours mauvaises conseillère, bien au contraire, voir les grandes phases de l’histoire révolutionnaire des peuples qui ont dit « NON  » !
Même ceux qui rechignent à se prendre en charge rêvent de dire merde : « On en peut plus de tous ces faux bons sentiments ! Ca pue, c’est gluant, c’est visqueux... Berk !  » Avouent-ils sà »rs qu’ils sont de ne pas être désavoués.
Mais, ceux-là ne font que rêver et au premier conflit, ils afficheront leur éternel sourire de mystification et consensuel.
Aujourd’hui le besoin est grand pour beaucoup de dire simplement, mais très fort « MERDE ! » et pourquoi pas avec le sourire …