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Clémentine et la girafe qui parle de Catherine Pagan
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vendredi 19 décembre 2003, par
Clémentine était une petite fille... vraiment petite ! A l’école, elle était la plus petite de sa classe. A la maison, elle arrivait à l’épaule de son frère. Et à la danse, elle avait les plus petits chaussons. Clémentine avait un rêve. Elle voulait devenir championne de basket. Mais sa Maman lui disait : - " Tu n’es pas assez grande pour lancer un ballon dans un panier si haut. "
Et son Papa ajoutait :
" Personne ne voudra t’accepter dans une équipe. Travaille plutôt tes exercices de danse. Tu es souple. Ce sera plus facile pour toi. "
Alors...
Clémentine sentait son cÅ“ur se serrer. Elle montait dans sa chambre. Des larmes roulaient sur ses joues. Et elle enfouissait son visage dans l’oreiller pour que ses parents et son frère ne l’entendent pas pleurer.
Mais un jour, une petite voix inconnue lui dit :
" Pourquoi pleures-tu, Clémentine ? "
Toute étonnée, Clémentine se redresse et voit dans l’encadrement de la fenêtre de sa chambre... la tête d’une girafe !
" Pourquoi pleures-tu, Clémentine ? "
C’est bien la girafe qui lui parle ! Très surprise, Clémentine l’interroge à son tour :
" Qui es-tu ?
Je ne sais plus très bien, lui répond la girafe embarrassée. Il me semble qu’il y a très longtemps, j’étais une petite fille, comme toi. Mais aujourd’hui, tu le vois, je suis une girafe qui parle... Mais toi, pourquoi pleures-tu si souvent ?
Je voudrais être championne de basket.
Mais ça, ce n’est pas triste !
Si, parce que je suis trop petite pour arriver à faire des paniers. Personne ne voudra de moi dans une équipe...
A ces mots, la girafe ouvre de grands yeux ébahis, puis les fronce en fixant Clémentine et lui dit fermement :
" Es-tu vraiment sà »re de vouloir devenir championne de basket ? "
Oui, répond Clémentine, la voix encore tremblante d’avoir pleuré, les yeux rouges et larmoyants.
Alors, tu dois t’entraîner ! "
Le lendemain, au fond du jardin, à l’abri des saules pleureurs et des chênes, Clémentine fait ses premiers dribbles... autour des pattes de la girafe, encouragée par sa petite voix :
" Bravo Clémentine ! Maintenant, place-toi face à moi. Bien... Imagine que le panier se trouve là , au-dessus de ma tête, entre mes deux oreilles. Vas-y lance le ballon ! "
Face à la girafe, les joues de Clémentine, rougies par la course, palissent soudain légèrement. Comme dans un mauvais rêve, elle entend sa mère lui dire :
" Tu es trop petite... "
Et comme un fantôme, son père lui souffle à l’oreille d’une voix blanche :
" Tu ferais mieux de rentrer à la maison... "
Mais tout à coup, une petite voix perce et balaie toutes les autres. C’est celle de la girafe qui grossit et devient de plus en plus forte. Elle s’écrie :
" Vas-y Clémentine ! Je suis sà »re que tu peux y arriver ! "
Alors...
Clémentine saisit le ballon à deux mains, vise, prend son élan et lance le ballon... pile entre les deux oreilles de la girafe.
" Panier ! ", s’exclament en chÅ“ur la girafe et Clémentine qui saute de joie.
Ce soir-là , un petit miracle se produisit. Face à son frère, Clémentine n’a plus à lever la tête pour le regarder ! Leurs yeux sont à la même hauteur ! D’une voix hésitante, Clémentine demande à son frère :
" Mais... As-tu rapetissé ?
Ca m’étonnerait, répond son frère en haussant les épaules. Ce doit être toi qui as grandi. "
Clémentine n’en croit ni ses yeux ni ses oreilles. Son cÅ“ur bat à cent à l’heure. " Comment ai-je fait pour grandir aussi vite ? ", se demande-t-elle...
Le lendemain -et tous les autres jours de la semaine !- après l’école, Clémentine rejoint sa nouvelle amie la girafe, derrière les arbres du jardin. La girafe la pousse à faire des exercices toujours plus difficiles. Clémentine progresse. Et quand arrive l’heure du dîner, elle rentre à la maison avec les joues rouges, des gouttes de sueurs sur le front, le sourire aux lèvres et... quelques centimètres en plus !
Un soir, ses parents l’interrogent :
" Clémentine, à quoi joues-tu tous les après-midi au fond du jardin ?, lui demande sa mère sur un ton enjoué, comme si elle connaissait déjà la réponse.
Je joue au basket avec ma copine la girafe
La " quoi " !?!, demandent ses parents en sursautant.
Heu, répond Clémentine en se demandant quelle explication donner, c’est une copine... très grande
Et alors, ce n’est pas une raison pour la traiter de girafe, dit sa mère en bondissant d’indignation.
Mais, intervient Clémentine, je sais dribbler maintenant. Et j’arrive même à faire des paniers entre ses deux oreil...
Clémentine s’arrête net au milieu du mot qui pourrait sembler trop étrange à ses parents.
" Entre " quoi " ?, reprennent ses parents en chœur.
Entre deux branches d’arbre, rectifie Clémentine avec aplomb.
Et tu réussis tes tirs à tous les coups ?, demande son père.
Presque !, répond Clémentine avec fierté.
Clémentine, veux-tu toujours devenir basketteuse ?, lui demande son père avec douceur.
Oui, répond Clémentine le cœur battant.
Alors, nous irons t’inscrire au club demain.
Pour Clémentine, une nouvelle vie commence. Fini les cours de danse ! Au Club de basket, elle trouve vite sa place au sein de l’équipe : attaquante ! Et les autres filles de l’équipe deviennent vite ses amies. A l’école, tout est plus facile depuis qu’elle ne se sent plus si petite face à ses camarades. A la maison, elle ne pleure plus. Elle est souvent gaie.
Mais parfois, quand son équipe perd un match, elle se sent un peu triste. Dans son lit, avant de s’endormir, elle repense à son amie la girafe. Avec les entraînements au club et les devoirs, elle n’a plus le temps d’aller la retrouver au fond du jardin.
Alors...
Pendant la nuit, elle la rejoint dans ses rêves. La girafe est toujours un entraîneur formidable. Sa petite voix encourage Clémentine...
Et le matin, Clémentine jurerait... qu’elle a gagné quelques centimètres pendant la nuit !
Le dernier dimanche avant Noë l, c’est le jour tant attendu et tant redouté par Clémentine : celui de la finale du championnat des écoles !
Sur le terrain, Clémentine jette encore un coup d’Å“il sur les gradins. A gauche, au troisième rang, ses parents font triste mine. Son frère, qui porte l’un des maillots rouge de Clémentine -trop long pour lui !-, tortille nerveusement l’étoffe rouge. Le regard de Clémentine se tourne vers le tableau qui indique le score et l’heure. L’équipe de Clémentine est en train de perdre contre les jaunes : 8 à 12. Et il reste 15 minutes à jouer.
" Les jaunes ont toutes une tête de plus de nous, se dit Clémentine. Notre capitaine vient de quitter le terrain parce qu’elle est blessée à la cuisse. Mes co-équipières sont complètement abattues. Nous n’y arriverons jamais. "
Tout à coup, au bord de la touche, à gauche d’une attaquante jaune qui remet le ballon en jeu, Clémentine voit... son amie la girafe ! Elle lui crie de sa petite voix :
" Bats-toi , Clémentine. "
Comme au temps où elles jouaient au fond du jardin, la girafe la guide à nouveau :
" Ne laisse pas passer ce ballon. Intercepte-le... Bien ! Attention à la jaune !... Oui, tu l’as passé... Maintenant, tire ! "
But ! Les rouges affluent vers Clémentine pour la féliciter. Elle leur lance :
" Il faut continuer. Plus que quatre buts à marquer et nous allons gagner ! "
Avec l’aide de ses co-équipières, Clémentine marque encore trois buts.
" Il n’en manque plus qu’un ", se dit Clémentine en interceptant un ballon sous le panier des rouges.
Elle jette un coup d’Å“il à l’horloge :
" Zut ! Il ne reste que quelques secondes avant la fin du match et je suis trop loin du panier adverse, Ã l’autre bout du terrain ! "
La girafe s’époumone :
" Clémentine, tire là , entre mes deux oreilles ! "
Clémentine regarde le panier adverse. La girafe s’est placée juste en dessous. Ses oreilles encadrent le rebord du panier. Alors, Clémentine prend son élan et lance le ballon... qui traverse toute la longueur du terrain et atterrit pile entre les deux oreilles de la girafe, dans le panier !
Trittt... L’arbitre siffle la fin du match. Les rouges ont gagné ! Clémentine court vers la girafe et lui saute au cou pour l’embrasser... Mais comme par magie, son amie se volatilise ! Clémentine s’agrippe au rebord du panier, les pieds ballant à plus d’un mètre du sol ! Complètement déboussolée, elle lâche le rebord du panier et atterrit dans les bras de ses co-équipières qui l’ont rejoint. Elles soulèvent Clémentine, qui est comme sur un nuage.
Alors, au milieu des cris de joie, Clémentine entend la petite voix qu’elle connaît bien :
" Clémentine, tu me trouveras toujours au fond de toi quand tu auras besoin de moi. Je serai toujours là . Mais aujourd’hui, profites de ta victoire. Tu es devenue championne de basket, Clémentine. Tu as réalisé ton rêve ! "
Illustration du site : Gloubi web